Brandon Prust a commis une erreur et il le sait. Que l'arbitre Brad Watson ait ou non proféré de regrettables commentaires à son endroit, le fait d'en rendre compte publiquement ne pouvait que lui faire du tort. C'est la raison pour laquelle Prust s'est excusé, hier à Tampa, pour sa sortie qui a suivi le revers du Canadien lors du deuxième match contre le Lightning.

«J'aimerais m'excuser auprès de Brad Watson et des autres officiels de la ligue si j'ai causé un quelconque embarras ou bien des maux de tête, a-t-il dit. C'était inapproprié de ma part.

«Nous avons eu un échange musclé qui aurait dû demeurer entre nous. J'ai toujours suivi le "code", sur la glace comme en dehors, et j'ai toujours été un joueur assez honnête. Mais dimanche, j'ai dépassé les bornes. Ce qui s'est passé sur la patinoire aurait dû y rester.»

Ce n'est pas la première fois que les commentaires de Prust en séries éliminatoires lui retombent sur le nez. Qu'on pense à ses remarques colorées à l'endroit de Paul MacLean, à l'époque entraîneur-chef des Sénateurs d'Ottawa... Cette fois encore, c'est la frustration qui a parlé, l'émotion à fleur de peau.

«Je venais de terminer un combat, j'ai lancé mon protège-coude au banc du Lightning, on a perdu 6-2, et cinq minutes après le match, je devais répondre aux questions des journalistes, a rappelé Prust. Je n'étais pas moi-même. J'avais le coeur qui battait vite, j'étais agité et je n'aurais pas dû donner d'entrevues en premier lieu.

«Je suis un joueur émotif, je l'ai toujours été. J'ai atteint la LNH grâce à mes émotions. Habituellement, je les utilise à mon avantage, mais dimanche, ce n'est pas ce que j'ai fait.»

Réplique des arbitres?

Comme il entendait le faire, Michel Therrien s'est assis avec son impétueux ailier afin de s'assurer qu'il se recentre sur la série et qu'il ne se mette plus les pieds dans le plat de cette façon. Il est clair que l'entraîneur-chef n'a pas aimé la sortie de Prust, mais ce dernier a toujours bénéficié d'un préjugé favorable de Therrien grâce à son niveau d'engagement et d'intensité.

«C'est une bonne personne qui veut gagner, a insisté Therrien. Il a agi sous le coup de l'émotion. Il s'est excusé aujourd'hui [hier] et c'était la bonne chose à faire. Mais il reste que c'est un compétiteur à qui la défaite fait très mal.»

Prust n'a encore reçu aucune nouvelle de la LNH, mais il s'attend à avoir à tout le moins un appel. Mais qu'il soit ou non mis à l'amende, c'est sur la glace qu'il risque de payer le prix le plus élevé.

Hier, Michel Therrien en a appelé au devoir des arbitres d'être professionnels et de ne plus refuser systématiquement de donner le bénéfice du doute à son joueur. Mais Prust avait l'air d'un homme qui ne se faisait pas trop d'illusions.

«J'espère qu'il n'y aura pas de suites, mais je croise les doigts en évoquant ce scénario, a-t-il admis. J'ignore ce qui va arriver. J'espère que ce sera du hockey honnête, que tout le monde pourra retourner au travail comme avant et qu'on pourra tourner la page.»

L'ailier de 31 ans a besoin de passer à autre chose, mais ses coéquipiers lui ont réitéré un appui sans réserve dans les circonstances.

«Il a été l'un de nos meilleurs joueurs en séries, et ça illustre le genre de compétiteur qu'il est, a fait valoir Max Pacioretty. Il a eu une tonne d'occasions et il joue de la bonne manière. On le soutient à 100% et on ne veut pas qu'il change quoi que ce soit à son style. C'est un joueur émotif. C'est frustrant de perdre, c'est frustrant de s'incliner deux fois à domicile, mais on a besoin qu'il continue de la même façon.»