Non, ce n'était pas la joie dans le vestiaire du Canadien au terme du match. À peine cinq ou six joueurs étaient là pour faire face aux questions, et dans la salle de conférence, l'entraîneur Michel Therrien s'est montré plutôt succinct.

Brandon Prust, impliqué dans une altercation à coups de bâton avec le gardien Craig Anderson en fin de rencontre, est resté à la clinique, et n'a donc pas eu à commenter ce petit duel inattendu ni son comportement, que l'entraîneur Dave Cameron, des Sénateurs, venait de qualifier de «salaud.»

Michel Therrien, lui, n'a pas voulu en rajouter.

Mais Craig Anderson a bel et bien été le grand sujet de discussion dans le vestiaire.

«Il faut rendre hommage à leur gardien, il a réussi les arrêts importants aux bons moments, a estimé le défenseur P.K. Subban. On voit bien qu'il est sur toute une lancée en ce moment.»

Subban n'a pas trop voulu s'étendre sur le revirement qu'il a causé en compagnie d'Andrei Markov en troisième période, une bourde qui a directement mené à une échappée d'Erik Condra, et aussi au quatrième but des Sénateurs. «Markov et moi, on réussit toujours ce jeu-là, ça ne sert à rien de s'attarder là-dessus», a répondu le défenseur.

Carey Price n'était pas particulièrement heureux, lui non plus, et c'est en hurlant un vilain mot de quatre lettres qu'il est allé se réfugier dans les profondeurs du vestiaire, après son tour devant les caméras.

«Je pense que nous avons disputé un assez bon match, a-t-il commencé par dire. On a dicté le tempo, et nous avons disputé un très bon match...»

Quand on lui a ensuite demandé s'il n'avait pas eu la vue voilée à quelques reprises lors des buts des Sénateurs, Price a donné une réponse intéressante.

«C'est aussi ce que nous devrions faire... Il faut aller se placer devant le filet, quoi qu'il arrive. Il faut le faire et travailler, ne jamais arrêter. Anderson est un gardien qui est sur une lancée, en ce moment, et ce n'est pas un secret, il faut aller se placer devant lui.»

Enfin, est-ce que Carey Price pense que la pression retombe sur ses épaules et celles de son équipe, comme l'a déjà suggéré Dave Cameron? «Ce sont eux qui ont le dos au mur, nous, on a encore deux matchs pour gagner une fois... ce n'est pas le moment de penser à la pression.»

C'est comme ça que ça s'est terminé. La route vers Ottawa, aujourd'hui, risque de paraître un peu longue.