Ce ne serait pas une commotion cérébrale qui forcera Nathan Beaulieu à rater le reste de la série contre les Sénateurs d'Ottawa, a appris La Presse.

Le défenseur de 22 ans s'est blessé en deuxième période, dimanche, à la suite d'une rude mise en échec d'Erik Karlsson. Les joueurs, les entraîneurs et le département de la sécurité des joueurs ont tous estimé qu'il s'agissait là d'une mise en échec légale. Or, la tête ayant constitué le premier point de contact, il n'en fallait pas plus pour qu'on ouvre la porte à la possibilité d'une commotion cérébrale.

Il semble toutefois qu'il faille regarder ailleurs pour savoir quelle blessure au haut du corps gardera l'ancien premier choix de l'équipe à l'écart du jeu.

Beaulieu s'est relevé toute de suite après la mise en échec. Il a regagné le banc des siens, il a tenté de chasser la douleur, Jean-Jacques Daigneault est venu lui tapoter l'épaule et 1:32 plus tard, le jeune défenseur était de retour sur la glace.

En tout, il a fait trois autres présences avant de retraiter au vestiaire, au terme de la deuxième période. Une prestation courageuse, selon son entraîneur.

«Nous étions dans une position où nous pouvions le garder sur le banc [en troisième période] au cas où l'on perdrait un ou deux défenseurs avant le reste de la rencontre, surtout dans le cadre où les matchs peuvent se rendre loin en prolongation, a expliqué Michel Therrien. Ça a été déterminé entre la deuxième et la troisième à la suite des recommandations du personnel médical.

«Si on avait dû l'utiliser, il y aurait eu une chance.»

Deux semaines après le feuilleton Max Pacioretty, Therrien a mis en garde les journalistes contre les conclusions hâtives, mardi. Il est également allé au-devant des coups en prenant la défense de son personnel médical qui, selon lui, est inutilement remis en question.

«Je me mets à la place des médecins et ça doit devenir frustrant pour eux qu'on les remette toujours en question, a-t-il dit. Je sens souvent qu'on ''second-guess'' notre équipe médicale. Il ne faut jamais douter d'eux, ce sont les meilleurs de leur profession au monde. J'ai 100% confiance en ces gens-là.»

Pateryn avec Gilbert

Le Canadien se tournera vers Greg Pateryn qui s'est imposé comme la meilleure roue de secours de l'équipe dans le dernier mois du calendrier. Ce dernier a disputé 9 des 14 matchs après son rappel, reléguant Sergei Gonchar aux gradins lors de 13 d'entre eux. Pateryn possède plus de mobilité que le vétéran russe, ce qui joue certainement en sa faveur.

«On a aimé sa façon de se comporter en fin de saison, a indiqué Therrien. C'est un défenseur robuste qui fait une bonne première passe et qui a un bon lancer. Il mérite d'être là.»

L'entraîneur-chef disait avoir un plan pour Gonchar vers la fin de la saison, mais il semble bien que ce plan était... de le laisser sur les lignes de côté une fois les séries commencées. Surtout que la série Canadien-Sénateurs s'avère l'une des plus robustes au premier tour. Le nombre de mises en échec enregistré est ahurissant. Au cours du dernier match, on a comptabilisé 61 mises en échec seulement de la part des Sénateurs. Dans 34% des matchs disputés au premier tour, les deux équipes mises ensemble n'ont pas atteint ce total!

L'ajout d'un arrière capable de s'imposer par ses coups d'épaule ne fera pas de tort.

«Je suis très enthousiaste à l'idée d'obtenir cette chance et de pouvoir reprendre où j'ai laissé la dernière fois, a commenté Pateryn. J'ai bien vu, en regardant les trois premiers matchs, que le rythme est beaucoup plus soutenu qu'en saison.

«C'est évidemment une série axée sur le jeu physique, et c'est un style de jeu qui me convient.»

Therrien entend maintenir le duo Emelin-Petry intact et demandera à Tom Gilbert d'aller jouer du côté gauche pour faciliter l'entrée du droitier Pateryn.

«J'ai déjà joué avec Pateryn auparavant. Je suis à l'aise avec lui. J'ai joué à gauche durant une poignée de matchs, donc ce ne sera pas un gros ajustement, a soutenu Gilbert. L'entraînement d'aujourd'hui était utile en ce sens-là.

«Greg possède une présence physique. Ce sera différent de jouer avec lui par rapport à Beaulieu, mais l'important, c'est qu'on maintienne une bonne communication et qu'on se parle beaucoup sur la patinoire.»