Pour la première fois en plus de 35 ans, le Canadien aura la chance demain soir de balayer une série quatre de sept deux années de suite.

Après avoir disposé du Lightning de Tampa Bay en quatre rencontres l'an passé, il profitera de la même occasion contre les Sénateurs d'Ottawa. Il est en position de réussir un balayage deux saisons de suite pour la première fois depuis les séries de 1978 et de 1979.

«Nous ne voulons pas leur donner une quelconque vie, a prévenu Lars Eller. Il faut frapper pendant qu'on en a l'occasion. Nous devrions être plus affamés que jamais pour remporter le prochain match. J'ai toujours trouvé que le dernier match d'une série est le plus difficile à remporter. Ce ne sera pas facile, mais on va la vouloir autant qu'eux...»

Les joueurs du Tricolore ne veulent pas mettre la charrue devant les boeufs et tenir les Sénateurs pour battus, même si la fiche de toutes les équipes ayant été dans cette situation ne leur donne que 2% de chances d'éliminer le Canadien.

«On ne veut pas penser tout de suite au tour suivant, prévient Brandon Prust. Ce que je peux dire, c'est que les équipes qui sont contraintes de jouer sept matchs peuvent être amochées, et c'est parfois difficile de récupérer ensuite. Le repos est tellement important en séries.»

Du repos, le CH en a eu, hier, en passant la journée à se faire dorloter à Mont-Tremblant. Le répit est de courte durée, mais un autre assurément plus long l'attend s'il parvient à éliminer les Sénateurs dès demain.

Les résultats dans la LNH ne démontrent pas qu'un balayage donne de réel avantage à une équipe pour la suite des séries éliminatoires. Sauf que le Canadien en avait tiré profit, l'an dernier, contre les Bruins de Boston. Il s'était écoulé neuf jours entre l'élimination du Lightning et le premier match contre les Bruins. Le repos avait été salutaire, car ce premier affrontement, remporté par les hommes de Michel Therrien, s'était rendu en deuxième période de prolongation!

Cela dit, le Canadien ne jouera pas pour un congé, demain.

«Quand tu commences à jouer, c'est un match comme les autres, tu veux gagner chaque petite bataille, soutient Eller. On peut bien dire en ce moment que ce serait agréable de profiter d'un répit et tout le reste, mais une fois le match entamé, ces idées-là n'entrent pas en ligne de compte.»

Ce qui préoccupe le CH dans la quête qu'il a amorcée, c'est le souci d'élever son jeu. Il joue bien, mais les joueurs se savent capables de mieux. L'avantage numérique, l'habitude de concéder le premier but à l'adversaire, les revirements...

Le Tricolore a placé les Sénateurs au bord du gouffre sans même jouer son meilleur hockey.