Au moment où les Sénateurs d'Ottawa envisagent la possibilité de procéder à un changement de gardiens en vue du troisième match de la série dimanche, tout est au beau fixe chez le Canadien.

L'entraîneur Michel Therrien était de fort belle humeur et il a même échangé quelques blagues avec les journalistes, samedi, à l'issue de la séance d'entraînement facultative de l'équipe à Brossard - à laquelle une quinzaine de joueurs ont pris part.

Il faut dire que le Tricolore se retrouve dans le siège du conducteur, en avant 2-0 dans la série quarts de finale de l'Association Est.

Selon la firme de statistiques sportives Elias, les équipes qui prennent les devants 2-0 dans une série de la LNH l'ont emporté dans 85,9 % des cas (293 victoires, 48 défaites).

«Les Sénateurs ont affiché une grande force de caractère et beaucoup de courage au cours des derniers mois de la saison régulière, a relevé Therrien. On ne s'attend pas à ce qu'ils abdiquent. Au contraire, ils vont livrer un solide match.»

Les Sénateurs ont effectivement surmonté énormément d'adversité avant d'assurer leur place en séries éliminatoires. Plusieurs joueurs, incluant Devante Smith-Pelly, ont souligné qu'ils sont très à l'aise avec le dos acculé au mur.

«Nous avons fait ce que nous devions faire à domicile, a affirmé Smith-Pelly. Notre tâche maintenant est d'aller là-bas et de remporter les deux prochains matchs, ou à tout le moins un des deux prochains.

«Il n'y a aucune complaisance ici. Tous et chacun a déjà dû perdre une série que son équipe a menée 2-0», a renchéri Smith-Pelly.

Le défenseur P.K. Subban n'avait d'ailleurs pas manqué de relever, vendredi soir, la dernière fois où le Canadien a laissé filer une avance de 2-0 dans une série. Ça s'est produit au premier tour des séries de 2011 contre les Bruins de Boston. Le CH avait même remporté les deux premiers matchs à Boston, avant de voir les Bruins l'emporter en sept. On connaît la suite: les Bruins ont finalement remporté la Coupe Stanley.

«Je me demande combien de gars sont encore ici, a réagi samedi le joueur de centre David Desharnais, en mettant un bémol. Nous essayons d'apprendre à chacune de nos présences en séries. L'an dernier, nous avons gagné nos deux premiers matchs contre le Lightning de Tampa Bay, en Floride, avant de remporter les deux rencontres suivantes à la maison. La mauvaise expérience de 2011 a été oubliée. Nous pensons davantage à ce que nous avons accompli l'an dernier.»

Therrien a rappelé avec humour que l'équipe reste fidèle à la philosophie qu'on privilégie cette saison, qui consiste à mettre l'accent uniquement sur le match à venir.

L'autre grand pan de mur de la philosophie du Canadien, c'est de ne pas parler de ses rivaux. Une habile stratégie qui permet à Therrien de se soustraire de plusieurs questions.

L'entraîneur n'avait donc rien à dire au sujet de la possibilité que le gardien recrue Andrew Hammond cède sa place au vétéran Craig Anderson dans le camp des Sénateurs. Chez les joueurs, on n'en fait peu de cas également.

«Je ne crois pas que ça signifie que nous les avons ébranlés, a argué Desharnais. Ç'a été le jeu de la chaise musicale pour les Sénateurs pendant toute la saison, à l'exception du moment où Hammond s'est amené. Ça arrive en séries. Tu essaies de changer des choses quand tu perds des matchs.»