Peu importe ce que fera le Canadien cette semaine, on ne pourra dire qu'il amorce les séries éliminatoires sur une lancée irrésistible.

Cela dit, les Montréalais ne seront pas les seuls à aborder le tournoi printanier en titubant. Chez le Tricolore, c'est un mélange de problèmes offensifs, de baisse d'énergie et peut-être aussi une chimie chamboulée par l'arrivée de quatre nouveaux joueurs en une semaine, à la fin de février et au début de mars.

À Pittsburgh, les blessures de Kristopher Letang, Christian Ehrhoff et Evgeni Malkin n'ont pas aidé. Les Islanders de New York ont aussi manqué de souffle.

À Detroit, la santé des troupes est plutôt bonne. Mais devant le filet, l'insatisfaction de Mike Babcock se lit dans la rotation des gardiens Jimmy Howard et Petr Mrazek.

Depuis la date limite des transactions, les Wings présentent une fiche de 8-10-2. Pis encore, ils ont été incapables d'aligner deux victoires depuis le 28 février et le 4 mars.

Or, depuis cette même date limite, le gardien partant s'est fait retirer du match à trois reprises. Howard, pourtant le gardien numéro 1 de l'équipe depuis 2009, a même amorcé quatre rencontres de suite sur le banc, pendant que Mrazek défendait le filet.

«Il doit être bon. Il doit bien jouer, faire son travail, a dit Mike Babcock, avant le match d'hier, au sujet de Howard. Chaque équipe dans cette ligue a besoin d'un bon gardien pour connaître du succès. Personne ne le fait plus que l'équipe ici [le Canadien]. Ils ont un gars fiable, il ne donne pas de buts faciles. Il est là, il est gros. Notre gardien ce soir doit nous donner une chance de gagner.»

«C'est la nature du sport. Quand tu ne joues pas bien, tu ne joues pas. De mon côté, je dois me concentrer davantage sur la rondelle et ne pas me préoccuper de la situation», a mentionné Howard, après l'entraînement du matin des siens.

À court terme

À l'approche des séries, la situation peut certes paraître inconfortable de l'extérieur. Mais en vieux routier, Babcock sait que les choses peuvent changer rapidement.

«Je ne passe pas beaucoup de temps à penser à la semaine prochaine. Je pense à aujourd'hui, et dans la LNH, si tu gagnes aujourd'hui, tout est correct, dit le pilote. Jimmy Howard va amorcer le match ce soir [hier], il a gagné ses deux derniers matchs, n'est-ce pas? Et dans ces deux matchs, il a donné deux buts dans chaque match, n'est-ce pas? Vous voyez, je ne pense plus à hier, on a un match aujourd'hui!»

En arrivant au Centre Bell, les Red Wings n'avaient toujours pas assuré leur place en séries éliminatoires, mais personne ne semblait inquiet outre mesure de voir la séquence de 23 participations de suite aux séries prendre fin.

«Depuis 2009, on commence à s'habituer à lutter pour notre place. On est une de ces équipes qui se battent avec d'autres équipes. Mais si vous m'aviez dit le 1er juillet dernier qu'on serait dans cette situation aujourd'hui, j'aurais fait la roue ici dans le corridor. La vie est belle», de répondre Babcock, toujours aussi imprévisible.

La dernière fois que les Red Wings ont raté les séries, c'était en 1989-1990, dernière saison de Jacques Demers à la barre de l'équipe. Steve Yzerman et Gerard Gallant, respectivement DG du Lightning de Tampa Bay et entraîneur-chef des Panthers de la Floride, étaient alors les deux meilleurs marqueurs de l'équipe.

Rick Zombo faisait aussi partie de cette formation. Or, son fils Dominic a disputé la demi-finale du championnat de la NCAA hier, sous les couleurs de l'Université Nebraska-Omaha. Quand on vous dit que ça fait longtemps que les Wings ont raté les séries...