Les analystes ont été unanimes: les Coyotes de l'Arizona ont fait partie des gagnants de la dernière date limite des transactions.

Le directeur général de l'équipe, Don Maloney, a en effet placé ses pions pour l'avenir en liquidant Antoine Vermette, Keith Yandle et Zbynek Michalek pour obtenir deux jeunes défenseurs (John Moore et Klas Dahlbeck), deux espoirs à l'avant (Anthony Duclair et Maxim Letunov), deux choix de 1er tour et un de 2e tour.

Mais attention. Les nouvelles ne sont pas bonnes pour tous. La reconstruction est peut-être encourageante pour les jeunes de l'équipe et pour les partisans, il faut aussi penser aux vétérans laissés derrière et à l'entraîneur-chef qui, eux, ne peuvent pas penser aux succès dans cinq ans. Shane Doan, par exemple, a perdu plusieurs frères d'armes ces derniers jours.

«C'est dur pour lui. Il veut gagner, il est ici depuis longtemps, a dit l'entraîneur-chef des Coyotes, Dave Tippett. Les choix au repêchage, pour lui, ça ne vaut pas grand-chose. Et il perd ses amis. Mais il comprend ce que l'organisation tente de faire.»

Et pour un entraîneur qui doit aussi penser à garder son poste, que veulent dire ces choix au repêchage acquis?

«Que je devrai serrer la main à plusieurs joueurs! a blagué Tippett. Les joueurs et entraîneurs ne pensent pas à ça. Notre travail, c'est de préparer l'équipe pour le prochain match. On comprend tous ce qui se passe. Quand tu n'as pas de bons résultats, il y aura des changements et les franchises doivent penser à long terme. On espère que nos problèmes de cette année nous aideront à l'avenir.»

Doan a encore la passion

Les Coyotes ont mis fin jeudi à une séquence de 10 défaites, leur pire de la saison. Avec 49 points, ils viennent au 28e rang au classement général de la LNH.

Malgré cette fiche désolante, Doan assure qu'il garde la passion du hockey. À 38 ans, le vétéran sait que sa carrière tire à sa fin, mais ce n'est pas par manque de plaisir.

«Il y a de bonnes chances que je revienne, j'ai un contrat pour la saison prochaine, je ne veux pas penser à rien d'autre.

«Je vais continuer à jouer, c'est simplement qu'un jour, ce sera là où personne ne va regarder, dans une ligue de retraités! J'adore le hockey. Je suis toujours heureux de venir à l'aréna. Je vais toujours aimer ça. Je suis aussi un gars émotif et parfois, les choses ne vont pas comme tu le veux. Mais ça ne changera jamais mon amour pour le sport.»

Un traitement «Bourque»?

La situation de Doan n'est pas sans rappeler celle de Raymond Bourque. Doan a passé toute sa carrière au sein de la même organisation, mais à sa 19e saison, il n'a toujours pas soulevé la Coupe Stanley.

À la fin de sa 21e saison avec les Bruins, Bourque avait été échangé à l'Avalanche, qui aspirait alors à la Coupe Stanley. Un an plus tard, le vénérable défenseur mettait un terme à sa carrière en soulevant le gros trophée.

Doan a-t-il été tenté de demander à son DG un tel traitement?

«Raymond Bourque, c'est un cas à part, un des trois meilleurs défenseurs de l'histoire, a répondu Doan. Les astres étaient alignés et les Bruins l'ont envoyé à une très bonne équipe. Tout joueur qui n'a jamais gagné la Coupe et qui est avec la même équipe depuis longtemps peut être tenté par un tel scénario. Mais ça ne fonctionne pas pour tout le monde. Tu dois réaliser que le gazon n'est pas toujours plus vert chez le voisin.»