«Une mise en échec par-derrière, c'est toujours malheureux. Le hockey est déjà assez robuste comme ça. Il dira peut-être qu'il n'a pas eu le temps de ralentir et que je me suis tourné au dernier instant. Je crois qu'on devrait se respecter plus sur la glace et qu'il aurait pu ralentir.»

Même neuf jours après les incidents, Sergei Gonchar en a encore contre David Clarkson. L'homme fort des Maple Leafs de Toronto a mis Gonchar en échec le 14 février dernier.

Le choc a été assez brutal pour forcer le Russe à rater les quatre derniers matchs. Mardi soir, il en ratera un cinquième, quand le Canadien affrontera les Blues à St. Louis. Mais à tout le moins, il a accompagné ses coéquipiers pour le voyage de deux matchs. «Il a reçu le feu vert pour jouer. C'est une question de remise en forme dans son cas», a précisé Michel Therrien.

C'est le mystère sur la nature de sa blessure. Questionné à savoir s'il avait eu à suivre le protocole de retour au jeu après une commotion cérébrale, il est demeuré énigmatique.

«Pourquoi voulez-vous connaître tous les secrets? Je ne peux pas partager toutes les informations!», a-t-il lancé, en se retenant pour ne pas rire, comme un gamin.

On peut toutefois se demander si cette absence de quelques jours ne sera pas un mal pour un bien pour le quadragénaire. Deux semaines avant qu'il se blesse, Therrien l'avait laissé de côté pour un match, le 1er février, dans le cadre d'une séquence de deux rencontres en 24 heures. L'entraîneur-chef voulait ménager son énergie.

«Tu ne veux jamais manquer de matchs en raison d'une blessure après un jeu dangereux, a précisé Gonchar. Mais en même temps, je dois profiter des jours de repos en vue de la fin de saison. C'est une chance pour moi de mieux préparer mon corps pour les séries éliminatoires, pas juste mentalement, mais aussi physiquement.»

Le retour du mentor

On a longuement parlé de l'influence positive qu'a eue Gonchar sur Nathan Beaulieu, qui a éclos cette saison en jouant aux côtés du numéro 55.

Mais signe que le jeune homme prend de plus en plus sa place, il a tout de même excellé en l'absence de Gonchar et aux côtés d'un autre partenaire, Tom Gilbert. Beaulieu a joué en moyenne 24 minutes au cours des trois dernières rencontres et a possiblement disputé son meilleur match dans la LNH samedi.

«C'est tellement facile de jouer avec Gilbert, a dit Beaulieu. Il est très prévisible. Il est toujours au bon endroit, et c'est un bon patineur, donc il peut se sortir de situations difficiles avec son coup de patin.»

Cela dit, Beaulieu continue à rendre hommage à Gonchar pour sa progression. «Une des meilleures choses qui sont arrivées dans ma carrière», dit-il au sujet du vétéran.

«Il m'a montré plein de petits trucs. Par exemple, à la ligne bleue adverse, je faisais toujours face à [Gonchar] au lieu de faire face au filet. Donc, quand je recevais la rondelle, je devais me tourner avant de tirer. J'avais le même problème dans le junior, mais je m'en tirais parce que j'avais plus de temps. Mais dans la LNH, les joueurs ne te laissent pas un pouce d'espace.»

D'ici quelques jours, le professeur Gonchar pourra recommencer à donner des leçons à l'élève Beaulieu.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

David Clarkson a asséné une mise en échec par-derrière à Sergei Gonchar lors du match du 14 février.