Les joueurs de hockey répètent inlassablement qu'ils n'écoutent pas les rumeurs de transaction. Pas Antoine Vermette. En fait, si le Québécois ne change pas d'adresse d'ici le 2 mars, il sera probablement le premier surpris.

C'est un peu ce qu'on pouvait déduire de son entretien avec les médias montréalais, hier après-midi, environ une heure avant le duel entre ses Coyotes et le Canadien.

«Je ne suis pas naïf dans cette situation. J'entends des commentaires et des rumeurs. Je sais que ça pourrait m'arriver», a mentionné Vermette.

Rappelons les faits. Le centre de 32 ans écoule actuellement la cinquième et dernière saison d'un contrat de cinq ans d'une valeur annuelle de 3,75 millions de dollars. Les Coyotes sont à 15 points de la dernière place donnant accès aux séries. Aussi bien dire qu'ils sont éliminés.

Ajoutez à cela un contexte financier serré en Arizona et un joueur qui pourrait toucher le gros lot s'il devient libre, et vous avez tous les ingrédients pour vous attendre à une transaction.

«Ça fait longtemps que je joue dans la LNH et je sais reconnaître des situations, a mentionné Vermette. Il n'y a pas une grande analyse à faire. Don [Maloney, le directeur général] a dit carrément qu'il recherchait de jeunes espoirs. Je peux facilement lire entre les lignes.»

Vermette a déjà été échangé à deux reprises en fin de saison, d'abord en 2009 des Sénateurs aux Blue Jackets, puis en 2012 des Jackets aux Coyotes. Dans les deux cas, il quittait une équipe qui n'aspirait pas aux séries pour se joindre à une qui y a participé.

Utile et sous-estimé

Année après année, Vermette reçoit quelques votes pour le trophée Selke, remis au meilleur attaquant défensif. L'an passé, il en a reçu trois de quatrième place et deux de cinquième place.

Mais comme il s'agit d'un scrutin, Vermette reçoit évidemment moins de visibilité médiatique que les Patrice Bergeron, Jonathan Toews et Pavel Datsyuk. Sans comparer Vermette à ces trois joueurs, l'athlète de Saint-Agapit accomplit tout de même une besogne bien utile avec les Coyotes.

Hier, par exemple, il a remporté 23 de ses 29 mises au jeu et se classe 9e à ce chapitre dans la LNH cette saison, à 56,1%. Il joue aussi près de deux minutes par match en désavantage numérique, tout en contribuant à l'attaque à hauteur de 31 points en 50 matchs.

«Il est notre Patrice Bergeron», a lancé le relationniste de l'équipe dans une conversation à bâtons rompus.

«Il est ce genre de joueur, a mentionné l'entraîneur-chef de l'équipe, Dave Tippett. Il joue dans toutes les situations, il affronte les meilleurs joueurs adverses, c'est un de nos meilleurs en avantage numérique et en désavantage numérique. Il est très bon.»

On ajoutera sa santé exemplaire. Il disputait hier un 443e match de suite, ce qui fait de lui le deuxième homme de fer de la LNH.

Un centre de 32 ans, en santé, bon dans les deux sens. On comprendra Don Maloney d'être gourmand le 2 mars. Et Vermette de l'être le 1er juillet.