L'automne dernier, Lars Eller était revenu dans l'entourage du Canadien calme et serein, sachant que son nouveau contrat de quatre ans témoignait de la confiance de ses patrons.

Mais cette quiétude semble maintenant bien lointaine.

Le Danois de 25 ans n'a pas marqué à ses 10 derniers matchs, ayant été limité à 2 mentions d'aide. Et il n'est pas assez satisfait de son jeu défensif pour y voir un prix de consolation.

«Je sais que je peux être un très bon joueur et être efficace, mais en ce moment, je suis seulement correct, nous a-t-il confié. Je dois élever mon niveau de compétition et ne pas être aussi passif.

«Être correct, ce n'est pas suffisant. Ça ne me satisfera pas.»

Eller estime avoir joué du bon hockey à certains moments cette saison, mais reconnaît manquer de constance et ne pas s'investir totalement tous les soirs. S'il parvient à corriger cela, dit-il, les buts et le reste vont suivre.

«Tout le monde sait qu'on ne peut pas jouer 82 bons matchs dans une saison. Personne ne s'attend à ça. Mais j'ai de plus grandes attentes envers moi-même.

«Ce n'est pas OK d'être juste OK.»

Ça prend des résultats

Michel Therrien n'a jamais été très friand de l'utilisation de son grand joueur de centre en avantage numérique. Même au plus creux de la léthargie qui plombait l'attaque à cinq, Eller n'a jamais été perçu comme une solution potentielle. Depuis le début de la saison, huit attaquants - dont Sven Andrighetto - ont passé plus de temps en supériorité numérique que lui. On parle d'à peine 12 min 28 s au total. Des grenailles.

L'avantage numérique pourrait-il être une façon pour lui de se relancer ou est-ce que ça demeure une récompense pour du jeu de qualité à forces égales?

Eller a fait une longue pause avant de répondre.

«Je pense que j'ai le talent pour jouer en avantage numérique, a-t-il dit. Je pense que l'entraîneur le sait. Je sais que l'entraîneur le sait. Mais c'est un jeu d'équipe. Je ne vais pas commenter davantage.»

Le hic, c'est que son jeu à égalité numérique laisse Therrien sur son appétit. Ce dernier l'a rencontré au cours des derniers jours pour lui faire comprendre que son trio a beau provoquer des chances de marquer, il doit finir par générer des résultats.

«J'ai eu une bonne discussion avec Lars, a confié l'entraîneur. En tant que joueur de centre, c'est sa responsabilité de s'assurer que son trio soit menaçant et qu'il contribue non seulement défensivement, mais aussi offensivement.»

L'équipe aussi doit atteindre un niveau supérieur

Eller sait qu'il peut atteindre un autre niveau dans son jeu et il croit qu'il en va de même pour l'équipe. Certes, le Canadien a été en mesure de récolter davantage de succès qu'Eller n'a pu le faire sur le plan personnel, avec ses 8 buts et 15 points en 41 matchs. Mais le Danois convient que sur le plan collectif, l'équipe a tout comme lui des réserves qui n'ont pas encore été exploitées.

«Si l'on a connu autant de succès, c'est grâce à Ticker [Dustin Tokarski] et à Pricy [Carey Price], a-t-il reconnu. C'est une force pour une équipe d'avoir la chance de toujours demeurer dans le match [grâce à son gardien] même quand elle ne joue pas à son mieux. C'est en séries éliminatoires qu'on devra montrer ce dont on est capables. D'ici là, il faut trouver des moyens de gagner et on y arrive la plupart du temps.

«La raison pour laquelle je ne suis pas inquiet, c'est que j'ai vu cette équipe jouer à son mieux. Je sais à quel point on peut être bons et je sais qu'on possède ce niveau supérieur. Quand on est forcés de l'atteindre, on va le chercher.»

Ses coéquipiers s'accrochent aussi à cet espoir. Ils ont le luxe d'avoir une bonne fiche malgré un jeu d'ensemble qui n'est pas emballant. Il ne leur reste qu'à travailler à devenir meilleurs afin que cette cinquième vitesse devienne une réalité et ne soit plus une vue de l'esprit.

«Ce n'est pas facile, admet toutefois Max Pacioretty. Quand un département s'améliore, un autre se met à en arracher. On sait qu'on peut être meilleurs.»

Le Canadien y va un pas à la fois. Après avoir concédé 42 tirs aux Stars de Dallas mardi, il a tenté hier de trouver des solutions afin de mieux contenir l'adversaire.

«On a travaillé notre système de jeu en zone neutre, a expliqué David Desharnais. On veut essayer de donner moins de temps et d'espace à l'adversaire pour ne pas qu'il entre dans notre zone en contrôle de la rondelle. Il faut aussi être meilleurs dans notre territoire. Et plus on va passer du temps en zone adverse, moins Carey aura de travail.»

Dans le vestiaire

Price en congé

Au lendemain de la victoire de 3-2 contre les Stars de Dallas, deux joueurs manquaient à l'appel à l'entraînement : Pierre-Alexandre Parenteau, toujours incommodé par une commotion cérébrale, et Carey Price. Ce dernier n'aura pas volé son congé après avoir bloqué 40 des 42 tirs des Stars... Pour le remplacer, on a fait appel au bon vieux gardien de contreplaqué. «Ce n'est pas très agréable de tirer sur le Shooter Tutor, mais Carey méritait sa journée de repos», a reconnu Max Pacioretty.

Mauvais souvenirs à chasser

La dernière fois que les hommes de Michel Therrien ont mis les pieds au Madison Square Garden, les Rangers les ont dynamités au compte de 5-0. L'avant-dernière fois, c'était le match 6 de la finale de l'Est, au terme duquel la saison 2013-2014 du Canadien a pris fin. «C'est un édifice où on n'a pas connu beaucoup de succès dernièrement. On sera grandement motivés. On n'a pas livré un très bon effort la dernière fois. On sait que ce sera un environnement difficile», a soutenu l'attaquant Brendan Gallagher. Le triomphe du 23 novembre dernier a marqué le début d'un redressement pour les Rangers. Ils montraient alors un dossier de 9-7-4, et voilà qu'ils affichent un joli 18-7-0 depuis.

Mario Tremblay en deuil

Colette Germain, l'épouse de l'ancien joueur et entraîneur-chef du Canadien Mario Tremblay, est morte mardi d'un cancer. Le couple était marié depuis 1977 et a eu deux filles, Claudia et Janie. Les détails des funérailles n'étaient pas encore connus au moment d'écrire ces lignes. Mario Tremblay, aujourd'hui analyste à RDS, a porté les couleurs du Canadien de 1974 à 1986, en plus de diriger l'équipe de 1995 à 1997.