Quand David Desharnais a perdu son ailier gauche de toujours, Max Pacioretty, au profit d'Alex Galchenyuk, le petit centre s'est retroussé les manches et a élevé son niveau de performance.

On ne sait pas si Michel Therrien y a vu un filon à exploiter, mais l'entraîneur-chef du Canadien a encore sorti Desharnais de sa zone de confort.

À l'entraînement d'hier, Desharnais jouait en effet à l'aile gauche d'un trio qu'il formait avec Lars Eller et Pierre-Alexandre Parenteau.

«Je suis un peu mêlé, mais ça reste du hockey, a raconté Desharnais après la séance. En zone offensive, qu'on soit centre ou ailier, ça ne change pas grand-chose. Je dois quand même apporter ce que je peux apporter.»

De mémoire d'homme, Desharnais n'a pratiquement jamais joué à l'aile dans la Ligue nationale. Il soutient l'avoir fait au cours des séries éliminatoires 2011, contre les Bruins de Boston, dans un trio avec Scott Gomez et Brian Gionta.

«C'est sûr que je suis un centre, je ne suis pas habitué, mais beaucoup de choses peuvent se passer. Parfois ce ne sont que des expériences. Et puis ça peut me donner de nouvelles cartes dans mon jeu.»

Visiblement, Desharnais relayait ici le message de Therrien, qu'il a lui-même répété lors de son point de presse. «Ça prolonge des carrières», a même lancé Therrien, peut-être un peu trop enthousiaste.

N'empêche que la décision survient dans un drôle de contexte. Loin de se laisser abattre sans Pacioretty, Desharnais a disputé ses bons matchs de la saison au centre de Parenteau et Brandon Prust ces derniers jours. Il compte quatre points à ses trois dernières sorties.

Le surplus est réglé



Ce qui retient surtout l'attention de ce réaménagement, c'est que Therrien a sacrifié Desharnais pour régler son surplus de centres. Car Pacioretty avait beau manquer à l'appel à l'entraînement, la configuration des trios était telle que si le 67 est en mesure de jouer ce soir, le trio d'Eller avec Desharnais à l'aile resterait intact.

Tomas Plekanec et Manny Malhotra, en raison de leurs missions défensives, étaient virtuellement exclus de ce réaménagement. Au sujet de Galchenyuk, l'entraîneur-chef est visiblement intrigué par ce qu'il voit jusqu'ici.

«Il y a toujours un timing pour donner de nouvelles responsabilités à un jeune. Avec Galchenyuk, on est rendus là. On aime sa présence physique. Il a un gabarit respectable pour jouer au centre. Hier [jeudi], tu regardes les deux premiers centres, [Ryan] Kesler et [Ryan] Getzlaf, ce sont des gars imposants. On pense qu'Alex a le physique de l'emploi. S'il peut maintenir la cadence comme il le fait présentement, on sera très contents.»

Eller aurait très bien pu être muté à l'aile, mais là aussi, le gabarit a fait partie des arguments.

«J'aime beaucoup Lars au centre, il a un bon physique, il est capable de se défendre dans son territoire, il peut créer offensivement», a indiqué Therrien.