On a fait grand cas de l'âge avancé, voire vénérable, des défenseurs du Canadien. Mais si P.K. Subban est soutenu par les vieillissants Sergei Gonchar et Andrei Markov, c'est tout le contraire à l'avant.

Alex Galchenyuk a été promu au centre du premier trio, et Jiri Sekac et Sven Andrighetto connaissent de bons moments au sein de ce qui ressemble de plus en plus à un deuxième trio. L'attaque du CH est donc propulsée par un groupe de jeunes qui n'étaient pas encore nés - ou aux couches - la dernière fois que la coupe Stanley a défilé dans la rue Sainte-Catherine.

En fait, le Tricolore compte dans ses rangs cinq attaquants de 22 ans ou moins: Galchenyuk, Sekac, Andrighetto, Brendan Gallagher et Michaël Bournival. Dans les 29 autres équipes de la LNH, on compte 74 avants de cet âge qui ont amassé au moins un point cette saison, soit moins de trois par équipe.

Depuis le 1er décembre, les attaquants du Canadien ont marqué 12 buts, dont 8 par ce quintette. Bref, on a là un autre exemple de ce que Marc Bergevin envisageait quand il disait, l'été dernier, vouloir redonner son équipe aux jeunes...

«J'avais entendu dire que c'était différent à Montréal avant, que les jeunes n'avaient pas leur chance immédiatement ou qu'ils devaient passer quelques saisons dans les mineures, a raconté Sekac, hier, après un entraînement hors glace. Mais c'est bien de voir ce qui se construit en ce moment, car plus les jeunes prennent de l'expérience, meilleurs ils seront. Tous les jeunes ici sont prêts pour la LNH, ils sont à leur place.»

Toujours autour de Plekanec

Depuis la troisième période du match du 6 décembre à Dallas, c'est surtout le trio formé de Sekac, Andrighetto et Tomas Plekanec qui a le vent dans les voiles. Les membres de cette unité ont inscrit cinq buts au cours des sept dernières périodes.

Ses deux compagnons de trio ont vite louangé Plekanec, le vétéran du groupe.

«Il a joué avec Galchenyuk et Gallagher en début de saison, donc il doit être habitué de jouer avec des jeunes, a constaté Sekac. C'est un mentor et il est bon dans ce rôle.»

«Plusieurs joueurs m'aident et il en fait partie. Comme on joue dans le même trio, on parle beaucoup, pas seulement du système, mais il me donne des conseils en général», a ajouté Andrighetto.

Le premier en 37 ans!

De son côté, Andrighetto reçoit une chance inespérée de se faire valoir. Il joue déjà une douzaine de minutes par match et obtient même quelques présences en avantage numérique.

«Ils m'ont rappelé et m'ont fait jouer beaucoup, ils m'ont donné une vraie chance en m'employant au sein du trio de Plekanec. Mais au bout du compte, c'est entre mes mains. Ils m'ont donné la chance, et c'est à moi de la saisir», a rappelé le Suisse de 21 ans.

Jusqu'ici, il la saisit plutôt bien. Andrighetto a inscrit un point à chacun de ses trois premiers matchs dans la LNH et n'a donc toujours pas été blanchi. Il est d'ailleurs le premier joueur du Canadien à réussir un tel exploit depuis... Pierre Mondou! C'était en 1977-1978.

Reste maintenant à voir si les succès d'Andrighetto lui permettront de s'accrocher quand Lars Eller sera remis de sa blessure au haut du corps. En date du 10 décembre, le Canadien parlait d'une absence de une à deux semaines.

Allen va mieux

Bryan Allen ne sait pas s'il a eu les oreillons, mais il sait qu'il se sent maintenant mieux. Le défenseur, acquis par le Canadien le mois dernier, a été tenu à l'écart de l'équipe la semaine dernière, de crainte qu'il soit frappé par le virus qui a touché une douzaine de joueurs de la LNH, dont Sidney Crosby. Des symptômes grippaux ont alerté l'équipe médicale du Canadien. « Je ne pouvais pas passer le test, car comme j'ai été vacciné, les tests auraient forcément démontré que j'ai les oreillons. Donc on a joué de prudence, on voit bien ce qui se passe dans la ligue. Je ne peux pas dire si je les avais ou non », a commenté le colosse. Avant de tomber au combat, Allen avait perdu sa place parmi les six premiers défenseurs. Il faudra voir combien de temps il devra patienter avant de la retrouver.

Weaver sur patins

Par ailleurs, Mike Weaver a chaussé les patins hier matin. Seuls lui et Allen ont sauté sur la patinoire, tandis que leurs coéquipiers étaient conviés à un entraînement hors glace. Weaver était sur la touche en raison d'une commotion cérébrale subie le 6 décembre dernier à Dallas. Michel Therrien n'était pas disponible pour parler aux médias, cependant, donc il a été impossible d'en savoir plus sur la progression du défenseur. Notons que Lars Eller (haut du corps) n'a pas patiné avec les éclopés, lui qui avait repris l'entraînement en solitaire la semaine dernière. On saura donc ce matin si son absence d'hier signifiait qu'il était prêt à retrouver ses coéquipiers.