Après un gardien et trois défenseurs suisses, le Canadien espère maintenant qu'un attaquant issu de ce riche petit pays européen, en l'occurence Sven Andrighetto, puisse se distinguer dans le circuit Bettman.

Si le passé est garant de l'avenir, le CH doit se frotter les mains de satisfaction. L'attaquant de 21 ans originaire de Zurich, rappelé le 5 décembre, a inscrit son deuxième but en carrière vendredi et a obtenu au moins un point dans chacun de ses trois premiers matchs dans la LNH. Bref, il déborde de confiance.

«Je crois en mes moyens, martèle le petit joueur de cinq pieds, huit pouces et 188 livres. Je sais ce que je peux faire, bien que je ne disposais d'aucune expérience dans cette ligue avant d'être rappelé. C'est bien de savoir que je peux jouer dans cette ligue et mettre la rondelle dans le filet.»

Selon l'Elias Sports Bureau, Andrighetto est le premier joueur du Canadien à obtenir au moins un point à ses trois premiers matchs dans la LNH depuis Pierre Mondou en 1977-78. On pourrait croire qu'il se satisfasse de cet exploit, or il n'en est rien.

«J'en ai entendu parler, a-t-il admis. C'est bien, mais je ne dois pas m'arrêter à ça.»

Andrighetto fait partie d'une nouvelle génération d'attaquants suisses qui s'illustrent dans la LNH - il y a évidemment Nino Niederreiter, avec le Wild du Minnesota, et aussi Sven Baertschi, avec les Flames de Calgary. De véritables pionniers, dans ce pays de 8,08 millions d'habitants.

«Je crois que nous nous améliorons au hockey, le développement se fait mieux, a-t-il dit. Il y a de plus en plus de joueurs suisses dans la LNH, et je trouve que c'est fantastique pour un petit pays comme le nôtre.»

Andrighetto est le cinquième joueur helvète à jouer pour le Canadien depuis près d'une décennie, après David Aebischer, Mark Streit, Yannick Weber et Raphael Diaz. Andrighetto a pris quelques minutes dimanche matin au Complexe sportif Bell de Brossard pour revenir sur son parcours atypique.

Après avoir joué à 17 ans pour Visp, en deuxième division suisse, Andrighetto a choisi de faire le grand saut vers l'Amérique du Nord pour se joindre aux Huskies de Rouyn-Noranda, dans la LHJMQ. Après sa deuxième saison là-bas, il a finalement été sélectionné en troisième ronde, 86e au total, par le Tricolore en 2013.

«Ç'a été toute une aventure, a convenu celui qui a terminé deuxième meilleur marqueur des Bulldogs de Hamilton [17-27] à sa première saison professionnelle en 2013-14. Il a d'abord fallu que je m'habitue au jeu nord-américain [dans la LHJMQ], qui est très différent de celui préconisé en Europe, car la surface glacée est beaucoup plus petite. Il faut absolument être un joueur complet pour connaître du succès dans cette ligue.»

Plekanec, le pédagogue

C'est probablement pour cette raison que Andrighetto s'est rapidement retrouvé au sein d'un trio piloté par Tomas Plekanec, l'un des joueurs les plus complets de la LNH. Les résultats n'ont pas tardé à venir, et Andrighetto a tenu à souligner la contribution inestimable du vétéran joueur de centre tchèque.

«De toute évidence, ça aide que «Pleky» soit là, a-t-il confié. Que ce soit avant une séance d'entraînement, avant un match ou à l'extérieur de la patinoire, il m'offre des conseils très utiles.»

Jiri Sekac, qui complète ce trio, en est un autre qui bénéficie de la situation actuelle. L'ex-joueur de la KHL a connu son premier match de plus d'un but en carrière dans la LNH vendredi contre les Kings de Los Angeles, et il ne tarit d'éloges pour ses compagnons de trio.

«On s'améliore de match en match. Si on continue de travailler aussi fort, on va obtenir des résultats. Il [Andrighetto] apporte beaucoup de vitesse à notre trio et possède un excellent sens du hockey», a-t-il commenté.

Selon Sekac, leurs récents succès sont explicables par le fait que Plekanec a beaucoup d'expérience en compagnie de jeunes attaquants.

«Il est habitué [de jouer avec deux recrues], vous savez. Auparavant, il formait un trio avec Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher, a rappelé le joueur de 26 ans. Il agit comme un mentor, et il est bon dans son rôle.»

On peut d'ailleurs parier qu'un des conseils que Plekanec a prodigués à Andrighetto depuis son rappel consiste à ne jamais s'accorder de journée de repos. Mais ça, le Suisse le savait déjà.

«J'y vais une journée à la fois, mais bien sûr je veux rester ici, dit-il. Je suis de plus en plus confortable avec les gars dans le vestiaire. Tout dans la LNH se déroule plus rapidement, et il faut constamment s'améliorer pour y demeurer.»