Pour un gars qui n'a même pas disputé une moitié de saison dans les rangs professionnels, Charles Hudon ne s'en tire pas trop mal jusqu'ici.

Pendant que le Canadien se demande si Alex Galchenyuk sera oui ou non le prochain sauveur en attaque, Hudon est en train de se faire une réputation de compteur de premier plan dans la Ligue américaine, chez les Bulldogs de Hamilton.

En 25 matchs cette saison, le centre de 20 ans a récolté 27 points, ce qui faiit de lui le meilleur compteur de la LAH, rien de moins.

Ces chiffres-là sont encore plus impressionnants si l'on considère que Hudon, il y a un an à peine, patinait encore dans les rangs juniors (Chicoutimi et Baie-Comeau), lui qui avait tout de même pris part à neuf matchs dans le camp des Bulldogs en 2012-2013.

Bref, un peu tout le monde est étonné de ce départ canon... incluant Charles Hudon.

«Je suis moi-même surpris par ce qui m'arrive, a-t-il commencé par dire hier, en entrevue téléphonique avec La Presse. Je ne pensais pas que ça irait aussi bien pour moi cette saison. Mais j'étais venu jouer ici il y a deux ans, et c'est à peu près le même personnel d'entraîneurs et les mêmes joueurs qui sont en place. Alors, je suis à l'aise.»

L'attaquant avait démontré de belles qualités au dernier camp d'entraînement du Canadien, en septembre, et on peut présumer que la direction montréalaise se frotte déjà les mains de satisfaction, ayant repêché Hudon avec un tardif choix de cinquième ronde en 2012.

Apprendre des pros

Le principal intéressé, lui, estime que chaque seconde passée au centre d'entraînement de Brossard lui a permis de s'améliorer.

«En partant du camp d'entraînement, on m'avait dit de toujours bouger les pieds, de toujours être en mouvement sur la patinoire... J'essaie de travailler là-dessus, et aussi d'améliorer mon jeu en zone défensive, surtout depuis que je joue à ma nouvelle position au centre. Je parle avec les joueurs de centre qui sont ici, j'apprends avec eux, comme j'ai appris en parlant avec des gars comme David Desharnais, Pierre-Alexandre Parenteau et Manny Malhotra au camp du Canadien.

«Je suis avant tout un joueur à caractère offensif, mais je sais que je dois aussi me soucier de mon jeu en défense.»

On aura compris que Charles Hudon n'est pas aveugle. Il voit très bien que certains de ses collègues à Hamilton ont déjà reçu un coup de fil du CH cette saison, et il attend évidemment un appel similaire avec impatience.

«Mais ce n'est pas moi qui vais décider de ça, répond-il rapidement. Les entraîneurs du Canadien vont décider, et moi, je me concentre sur mon travail ici, je me concentre toujours à 100% sur ce que j'ai à faire. Je vois bien que dans la Ligue américaine, c'est différent du hockey junior. Je connais mon rôle ici avec l'équipe et je m'assure d'être prêt chaque soir.»

Ça semble tout de même assez simple dans le cas de Charles Hudon: s'il maintient ce rythme un peu fou, le coup de fil tant attendu de Montréal va finir par arriver. Il le sait.

«Je veux bien jouer ici et aider l'équipe en vue des séries éliminatoires, explique-t-il avant de conclure. Mais le rêve de la LNH, j'y pense. Le rêve est encore là, et si ce n'est pas pour cette saison, ce sera pour les années à venir.»