La Ligue nationale de hockey se trempe les orteils, mais elle ne sait pas encore si elle va plonger dans la piscine.

Le Bureau des gouverneurs de la Ligue nationale de hockey a décidé lundi de ne pas s'objecter à la demande de l'éventuel propriétaire d'une nouvelle franchise à Las Vegas, William Foley, qui souhaite évaluer l'intérêt du marché sur l'éventuelle venue d'un club d'expansion en menant une vente d'abonnements saisonniers.

«N'en faites pas plus qu'il ne le faut avec cette annonce», a toutefois demandé le commissaire Gary Bettman aux journalistes.

Il s'agit toutefois d'un autre petit pas vers l'expansion et qui place Las Vegas largement en avance sur Québec ou Seattle pour accueillir la 31e franchise de la LNH.

«L'unique objectif de cette mesure exceptionnelle est de permettre à M. Foley et ses collègues de quantifier l'intérêt dans ce marché, a dit Bettman. Tout ce que ça fait, c'est de lui donner une idée - ainsi qu'à la LNH - de l'appui que recevrait une équipe dans ce marché.»

La LNH a mené sa dernière expansion en 2000, avec l'ajout des clubs de Columbus et du Minnesota.

Cette vente d'abonnements, même si elle est conduite sans demander quelque garantie que ce soit aux gens qui se montreront intéressés, est une preuve de plus que la LNH est très intriguée par ce marché unique, qui n'a jamais accueilli une équipe dans les quatres circuits majeurs nord-américains. La Ligue canadienne de football y a survécu une saison, en 1994.

«C'est certain qu'il a parlé (à Foley). Gary nous a dit qu'ils avaient fait leurs recherches, a déclaré le directeur général des Red Wings de Detroit, Ken Holland. Ça me semble une initiative logique pour jauger de l'intérêt des gens là-bas.»

Ce que Las Vegas représente pour la LNH, c'est l'occasion de s'approprier un marché potentiellement très lucratif avant que la NBA, la NFL ou le Baseball majeur ne s'y installe. Mais avant qu'une expansion ne soit approuvée par le Bureau des gouverneurs, cette vente d'abonnements procure à Foley et la ligue une preuve supplémentaire sur la force du marché.

«Je présume que si M. Foley veut faire cela, c'est qu'il veut connaître le niveau d'intérêt, a déclaré Bettman. Il a mis beaucoup de temps et d'énergie à nous démontrer son intérêt, je crois qu'il désire savoir si cela vaut la peine de poursuivre ses efforts.»

Un aréna de 20 000 places est actuellement en construction à Las Vegas et devrait être prêt au printemps 2016. Avec cette prochaine étape que s'apprête à franchir Foley, la LNH aura plus de certitude quant à l'éventuel groupe de propriétaires.

Certaines questions demeurent sans réponse à Seattle et la géographie joue contre Québec, puisque l'Association Est compte déjà 16 équipes, contre 14 dans l'Ouest. Pierre Dorion, de Québecor, la compagnie jugée la plus probable à devenir propriétaire d'une nouvelle incarnation des Nordiques, a assité à la réunion du Bureau des gouverneurs, mais Bettman a précisé que sa présence avait pour but de discuter du contrat de télévision avec TVA, propriété de Québecor.

«Pierre Dorion et les gouverneurs n'ont pas discuté une seconde du nouvel aréna ou de l'équipe, a indiqué Bettman. Nous n'avons pas priorisé les marchés et nous n'avons pas évalué les (éventuelles) équipes. Il ne s'agit que d'une demande exceptionnelle d'une personne désirant s'enquérir de l'intérêt d'un marché en particulier, une situation qui ne serait pas nécessaire à Québec, par exemple.»

Foley, dont la fortune est estimée à 600 millions $ US selon Forbes, mènera la vente d'abonnements et communiquera les résultats à la LNH.

«Rien d'autre n'a été convenu, aucune échéance n'a été décidée, a ajouté Bettman. Il ne s'agit que de mesurer le niveau d'intérêt d'un marché.»

Le commissaire a aussi indiqué que rien n'empêchait la ligue d'ajouter qu'une équipe au lieu de deux, comme le dicterait la logique afin de créer un équilibre, mais que la ligue n'était pas encore prête à procéder à une expansion.

Le plafond à 73 millions $

Deux autres sujets d'importance ont été discutés lors de cette première de deux journées de réunions, soit le plafond salarial pour la prochaine campagne et la vente des Coyotes de l'Arizona.

Une évaluation préliminaire du plafond salarial pour la saison 2015-16 a également été établie à 73 millions $ US. Le montant final dépendra beaucoup de la valeur du dollar canadien, qui vaut actuellement 88 cents américains.

Un plafond à 73 millions $ placerait le plancher à environ 54 millions $.

Les gouverneurs ont également été informés de la vente de 51 pour cent des Coyotes à l'homme d'affaires Andrew Barroway. Bettman a indiqué que la vente était «en voie» d'être conclue, niant les rumeurs qui ont circulé à l'effet qu'elle soit tombée à l'eau.

«Ce n'est pas encore finalisé, mais la seule raison pour que ce soit ainsi est qu'il n'y ait pas encore eu de vote sur le sujet», a-t-il précisé.