Lundi matin, David Desharnais et Max Pacioretty ont fait du covoiturage pour se rendre au Centre Bell afin d'y transmettre leurs condoléances à la famille endeuillée de Jean Béliveau.

Bons amis à l'extérieur de la patinoire, on les voit aussi comme inséparables sur la patinoire. Mais à l'entraînement de lundi, le vieux couple a été séparé. Pacioretty avait Alex Galchenyuk comme centre, tandis que Desharnais pilotait un trio tout québécois avec Michaël Bournival et Pierre-Alexandre Parenteau.

«Ce sont toujours les résultats qui comptent. On en veut plus sur une base constante. C'est la raison pour laquelle on a pris la décision avec ce duo», a indiqué Michel Therrien.

«Il n'y a pas grand-chose qui marche ces derniers temps, donc il faut mélanger les cartes. On doit être meilleurs», a martelé Desharnais après l'entraînement.

Voilà maintenant un peu plus de trois ans que le 67 et le 51 sont soudés l'un à l'autre. Le duo a pris forme pendant la campagne 2011-2012, et Therrien l'a essentiellement laissé intact. Depuis le début de la saison écourtée de 2013, Pacioretty a joué 1952 minutes à 5 contre 5. Il a eu Desharnais comme centre 84% de ce temps.

Mais voilà que l'unité est devenue moins menaçante dernièrement. On a bien tenté de substituer Dale Weise à Pierre-Alexandre Parenteau comme ailier droit, mais la magie n'y était plus. Pacioretty ne compte que deux points à ses huit dernières sorties, et une partie de ce phénomène serait liée à la trop grande prévisibilité d'un duo dont on cible assez facilement le tireur.

«Les gens connaissaient nos tendances et savaient ce qu'on faisait, a estimé l'Américain. Les gens savent que Davey aime me faire la passe, donc c'était plus facile pour eux de nous affronter. On a maintenant un nouveau look, et ils ne connaîtront pas la dynamique de notre trio.

«Cette année, on a changé quelques fois d'ailier droit, mais ça restait toujours la même chose: moi qui tire et les autres qui me cherchent. De l'extérieur, on dirait que je mets de la pression sur les autres pour qu'ils me donnent la rondelle, mais je jure que je ne suis pas un mauvais gars! Je ne vais pas me fâcher s'ils ne me font pas la passe, sauf pour Chuckie (Galchenyuk), il n'a que 20 ans! Mais je devrai moi-même varier mon jeu et tenter de devenir une double menace, être dangereux avec autre chose que mon tir.»

Une nouvelle dimension

La dynamique changera drôlement pour Pacioretty, puisque son nouveau centre, Galchenyuk, tire deux fois plus au filet que Desharnais cette saison (66 fois contre 33). Et d'ailleurs, Pacioretty n'entend pas demander au jeune prodige de sacrifier quelques tirs pour lui passer davantage la rondelle.

«Il doit tirer beaucoup plus, a estimé Pacioretty. Je lui ai dit de tirer plus souvent au lieu de tenter une feinte de plus et de risquer de perdre sa chance. Tu ne marqueras pas si tu n'envoies pas la rondelle au filet. Il a un si bon tir des poignets. Dès qu'il reçoit la rondelle, il doit décider s'il va tirer, passer ou déjouer. S'il le fait, il pourrait devenir un poison.»

Gardons aussi en tête que ces changements de trios sont parfois éphémères. La saison dernière, Pacioretty et Desharnais ont été séparés pendant que ce dernier traversait une léthargie, avant d'être réunis à la mi-novembre. Pacioretty a conclu la saison avec 39 buts.

Andrighetto avec Plekanec

Pendant ce temps, on notera aussi que Sven Andrighetto est demeuré avec Tomas Plekanec et Jiri Sekac. Les trois joueurs, réunis au sein d'un trio en fin de match samedi, ont produit l'unique but du CH dans la défaite à Dallas.

C'est donc bien parti jusqu'ici pour le jeune Suisse, qui se voit déjà confier une mission dans un trio à vocation offensive. Le genre de rôle qu'il sera appelé à jouer s'il souhaite s'installer en permanence dans la LNH.

«Je ne me considère pas comme un joueur défensif de quatrième trio, a-t-il rappelé. Je suis petit et j'ai de la vitesse. Je crois que je peux aider l'équipe dans le rôle qu'on me confie actuellement.»

Commotion pour Weaver

Michel Therrien a confirmé que le défenseur Mike Weaver avait subi une commotion cérébrale samedi à Dallas. En première période, le vétéran défenseur a été mis en échec par Ryan Garbutt et a quitté le match.

Toujours à la ligne bleue, Bryan Allen était grippé, lundi, et a raté l'entraînement, si bien qu'il n'y avait que cinq défenseurs à l'entraînement.

En attaque, Lars Eller manquait à l'appel, lui qui a raté le match de samedi à cause d'une blessure au haut du corps. «Il allait passer des tests pour savoir si ce sera à court ou à long terme. On ne le sait pas pour l'instant», a fait savoir Therrien.

L'attaquant danois a été aperçu l'épaule gauche dans la glace à quelques reprises la semaine dernière pendant le voyage dans l'Ouest.

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Une visite à la famille Béliveau

Avant de fouler la patinoire, les joueurs du Canadien ont fait un détour par le Centre Bell pour y transmettre leurs condoléances aux proches de Jean Béliveau, qui y était exposé en chapelle ardente pour la deuxième journée consécutive.

«Ça nous a ouvert les yeux ce matin (lundi), a décrit Max Pacioretty. On a toujours su à quel point il avait été un grand joueur, mais de voir le Centre Bell aménagé de cette façon, c'est dur à décrire.»

«J'ai trouvé la famille très forte. Tu vois que c'est une famille unie. Ils ont pris le temps d'accepter les condoléances de tout le monde. Ça m'impressionne énormément», a ajouté l'entraîneur-chef du CH, Michel Therrien.

Le Canadien rendra hommage à M. Béliveau avant le match de mardi soir. Les funérailles auront lieu mercredi après-midi.

Photo Ryan Remiorz, PC

Max Pacioretty, David Desharnais et Pierre-Alexandre Parenteau ont offert leurs condoléances à la femme de Jean Béliveau, Élise, lundi matin.