Viktor Tikhonov, l'ex-entraîneur soviétique dont les équipes ont remporté trois médailles d'or olympiques mais défait par les États-Unis lors du Miracle sur glace de 1980, est décédé à la suite d'une longue maladie. Il était âgé de 84 ans.

La Ligue continentale de Russie a annoncé que Tikhonov a rendu l'âme pendant la nuit. Il recevait des soins chez lui pour une maladie non précisée qui l'empêchait de se déplacer ces dernières semaines.

«Toute la communauté du hockey a perdu un grand entraîneur», a confié Vladislav Tretiak, qui était le gardien de l'équipe soviétique sous la gouverne de Tikhonov et qui agit aujourd'hui comme président de la Fédération russe de hockey.

«Il a consacré toute sa vie au hockey et ce jusqu'à la toute fin. Même quand j'étais avec lui à l'hôpital, nous avons discuté de ce qui devait être fait et comment, pour permettre à l'équipe nationale russe de jouer au plus haut niveau.»

Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances à la famille de Tikhonov, a indiqué le Kremlin. Le ministère russe des Sports a parlé de sa mort comme d'une «perte irremplaçable» pour les amateurs de hockey à travers le monde.

S'il a connu du succès comme joueur, remportant quatre titres soviétiques comme défenseur, Tikhonov a surtout acquis sa renommée pendant ses 14 années à la tête de l'équipe nationale soviétique.

Sous la direction de Tikhonov, la «Grande machine rouge» soviétique est devenue une puissance, même si elle a dû se contenter de la médaille d'argent aux Jeux olympiques de Lake Placid en 1980 après une étonnante défaite face aux États-Unis.

Les équipes de Tikhonov ont gagné des médailles d'or olympiques en 1984 et 1988, et il a ensuite guidé l'équipe unifiée de l'ère post-soviétique à la conquête d'une autre médaille d'or aux Jeux de 1992. Il a également mené l'équipe soviétique à huit victoires au championnat du monde.

Dirigeant autoritaire avec une propension pour les séances d'entraînement intenses, Tikhonov a utilisé le système politique soviétique pour contrôler ses joueurs et il était connu pour retrancher des joueurs étoiles de l'équipe lors des tournois internationaux s'il redoutait qu'ils fassent défection et passent à l'Ouest.

Les funérailles de Tikhonov auront lieu jeudi avec un service commémoratif au CSKA Moscou, le club qu'il a guidé à 14 championnats nationaux.

Tikhonov est demeuré entraîneur jusqu'en 2004, quand il a démissionné de l'équipe nationale russe à l'âge de 73 après un retour infructueux. Il a continué à façonner le hockey en Russie en occupant un poste administratif avec le CSKA et la Fédération russe de hockey jusqu'à cette année.

Ces dernières années, Tikhonov a fourni des conseils à son petit-fils, également nommé Viktor Tikhonov, un ancien joueur des Coyotes de Phoenix.

Le fils unique de Tikhonov Vassili, qui a passé trois ans comme entraîneur-adjoint avec les Sharks de San Jose, est décédé l'an dernier à la suite d'une chute dans son appartement de Moscou.