Olli Maatta a atteint la LNH la saison dernière à l'âge de 19 ans grâce à son calme stupéfiant sur la patinoire. Ceux qui suivent les activités des Penguins de Pittsburgh sur une base régulière vous diront que rien ne semble pouvoir ébranler le jeune défenseur.

Pas même le cancer.

Lors des examens médicaux au début du camp d'entraînement, les médecins ont découvert chez le choix de première ronde des Penguins en 2012 une masse qui nécessitait de plus amples examens. Il appert que le prometteur arrière avait une tumeur cancéreuse encore bénigne à la thyroïde.

Le cancer. À 20 ans.

«C'est un mot épeurant, convient Maatta. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai essayé d'en apprendre le plus possible sur la maladie. Or, j'ai découvert que c'était moins sérieux que ça peut le sembler au premier abord. On ne peut pas mettre tous les cancers dans le même panier.

«Tout ça n'est qu'un petit accroc sur ma route.»

Maatta se dit chanceux que la tumeur ait été dépistée aussi tôt, car ça a simplifié son traitement. Il a été opéré le 4 novembre dernier pour subir l'ablation de cette tumeur. Le propriétaire des Penguins, Mario Lemieux, qui a lui-même dû composer avec un cancer hodgkinien durant sa carrière de joueur, est entré en contact avec lui à cette occasion.

«Il a voulu me rassurer en me disant que tout allait bien se passer, a confié Maatta. Ce qu'il a vécu était plus sérieux que ma situation. Mais ça m'a touché qu'il m'approche de cette façon et qu'il me dise de ne pas m'inquiéter.»

Retour hâtif

À l'origine, les Penguins s'attendaient à ce que Maatta rate de quatre à six semaines, mais le jeune homme était de retour en uniforme, mardi, face au Tricolore.

«Je ne pensais pas revenir au jeu aussi vite, mais j'espérais que ça se fasse le plus rapidement possible afin de mettre cet épisode-là derrière moi. Maintenant, je n'aurai plus à m'en soucier et je pourrai me concentrer sur le hockey.»

L'assurance et le calme dont a fait preuve Maatta au fil de cet épisode laissent ses coéquipiers pantois.

«Il a un très fort caractère, mais il est encore jeune et peut-être qu'à son âge, certaines perspectives ne lui apparaissent pas aussi sérieuses qu'elles le seraient pour un gars plus âgé», suggère Christian Ehrhoff.

Peut-être.

Mais ça pourrait être carrément l'inverse, aussi.

«C'est la deuxième année que je joue avec lui, dit Kristopher Letang, et avant même que ça se produise, lorsque les gens me demandaient ce que je pensais d'Olli, je leur disais que c'est un gars de 35 ans dans un corps de 19 ans.»

En profiter pendant que ça passe

Letang a subi un accident vasculaire cérébral l'hiver dernier et sa carrière aurait très bien pu prendre fin à l'âge de

26 ans. À la lumière de l'épisode que vient de traverser Maatta, il constate que les Penguins n'ont pas été épargnés au cours des dernières années.

«J'ai vécu quelque chose hors de la glace l'an dernier, Olli aussi cette année. Des joueurs ont aussi subi d'importantes blessures: Pascal Dupuis a manqué toute la saison dernière, Sidney Crosby a déjà raté une saison et Evgeni Malkin, une demi-saison... Les gars sont habitués à cela. Ils essaient juste de s'encourager et de garder la tête haute.»

Letang s'est remis à 100% de l'AVC qui l'a frappé de plein fouet le 29 janvier dernier. Il a toutefois dû apprendre à composer avec des dommages permanents sur le plan de son équilibre et de sa mobilité. Certains jours, des étourdissements lui viennent, d'autres fois, des éblouissements.

«Si je ne file pas un matin en me levant, je dois apprendre à vivre avec ça, dit-il. Les médecins se sont bien occupés de moi. Je dois respecter un horaire assez strict par rapport à mon repos et mon hydratation, mais jusqu'ici, ça va bien.

«Depuis ce qui m'est arrivé, je pense juste à jouer au hockey et je veux avoir du fun. Quand j'étais jeune, je ne sortais pas, je faisais ma petite affaire pour revenir meilleur et avoir un gros poste dans l'équipe. Mais là, je me dis que ça se peut que je ne joue pas trop longtemps. Aussi bien en profiter pendant que ça passe...»