Depuis le renvoi de Rene Bourque à Hamilton, il est beaucoup question de l'impact qu'a eu Jiri Sekac sur la production offensive du troisième trio et combien le jeune Tchèque a contribué à la relance de Lars Eller.

Dans tout cela, on aurait tort d'ignorer l'apport de Brandon Prust qui, depuis quelques matchs, ressemble de nouveau au Brandon Prust de 2012-2013, celui qui avait contribué à changer la culture chez le Tricolore et qui était vite devenu l'un des préférés de Michel Therrien.

À sa première campagne à Montréal, Prust avait récolté 14 points en 38 matchs en prenant à son compte une forme de leadership basée sur l'absence de peur et la détermination sans compromis.

C'est P.K. Subban qui nous confiait récemment que le Tricolore, depuis son arrivée dans la LNH, était passé d'une équipe vulnérable à l'intimidation à une formation blindée contre cette facette du jeu.

À cet égard, il faut se souvenir d'une victoire du Canadien à Boston, en mars 2013, alors que le Tricolore se faisait malmener physiquement et qu'un combat entre Prust et Milan Lucic en deuxième période avait relancé le Canadien. Prenant le robuste ailier en exemple, Michel Therrien avait harangué ses joueurs entre la deuxième et la troisième période, et David Desharnais avait ensuite couronné une remontée pour permettre au CH de l'emporter.

«Je ne serai pas celui qui dira que ç'a été un tournant [dans la rivalité avec les Bruins] mais c'est sûr que ç'avait été une grosse victoire dont tout le monde se souvient encore aujourd'hui, a indiqué Prust. Nous étions en déficit 3-2 au moment où j'ai eu ce combat assez viril avec Lucic. Les gars ont répondu, ils sont revenus et nous avons gagné.»

Depuis, la robustesse des Bruins semble avoir graduellement cessé de gêner le Tricolore. Jeudi, ce n'était plus qu'une note de bas de page dans la victoire de 5-1 du CH.

Ces cinq minutes de plus



Mais en plus de jeter les gants, Prust est capable de jouer au hockey, et voilà que Therrien a recommencé à l'employer sur une base régulière au sein du troisième trio. L'attaquant de 30 ans n'avait atteint le cap des 14 minutes d'utilisation dans aucun des 14 premiers matchs de la saison. Or, il a dépassé les 15 minutes dans chacun des trois derniers.

«L'an dernier, j'ai été blessé plus souvent qu'à mon tour et ça n'a pas été tellement une belle campagne pour moi, a rappelé Prust. Mais c'est sûr que ça me convient davantage de jouer des minutes supplémentaires et d'être davantage impliqué dans les matchs. C'est dans ces moments-là que je suis à mon mieux.»

«Je vois un gars qui est en santé, qui est en forme et qui a beaucoup d'élan dans son jeu, a commenté l'entraîneur-chef. Il est énergique, il joue avec enthousiasme et impose aussi un certain respect sur son trio.»

Même au sein d'une équipe dirigée par Therrien - qui a toujours préféré employer régulièrement quatre unités -, une différence d'utilisation persiste entre les trois premiers trios et le quatrième.

«Il y a plusieurs équipes où la différence est beaucoup plus significative car ici, même le quatrième trio va chercher son temps d'utilisation, souligne Prust. Mais pour moi, les cinq minutes de plus constituent une grosse différence. Elles me permettent de me sentir beaucoup plus à l'aise et plus en confiance.»

Onze points en trois matchs



Le trio que Prust complète aux côtés de Lars Eller et Jiri Sekac a récolté 11 points lors des 3 derniers matchs. Revoilà le Tricolore doté d'un troisième trio menaçant, ce qui constitue l'une des clés de son succès à long terme.

«La vitesse de Sekac fait reculer les défenseurs - ceux-ci referment moins l'écart entre eux et les attaquants - et ça donne plus de place à tout le monde pour travailler, explique Prust. Et évidemment, le fait qu'il soit souvent premier sur la rondelle fait la différence entre établir la possession de la rondelle en zone offensive et de ne pas l'avoir.

«Quant à Eller, ayant beaucoup joué avec lui, je constate qu'il gagne ses batailles pour la rondelle et qu'il patine beaucoup plus vite. Ça paraît qu'il joue avec confiance.»