Le début de saison canon que connaît le Canadien commence à piquer la curiosité à travers la LNH. Manny Malhotra estime que les succès du Tricolore, qui occupe le premier rang de l'Association Est et le deuxième échelon au classement général, ne sont pas un feu de paille.

«Je pense qu'on doit effectivement nous prendre au sérieux», a répondu vendredi le vieux routier qui atteindra le plateau des 1000 matchs cette saison, s'il n'est pas blessé.

«Évidemment, c'est agréable d'être premier de notre association, c'est également révélateur, a-t-il commencé par élaborer. Mais pour nous, le focus n'est pas la victoire à tout prix. C'est plutôt comment nous gagnons nos matchs, a-t-il précisé. Depuis le début de notre récente série de victoires, nous avons continué de grandir comme équipe. Si nous continuons de grandir de la sorte sur une base constante, à toutes les semaines et à tous les mois, nous nous retrouvons là où nous souhaitons être à la fin de la saison.»

Pour Malhotra, qui s'exprime bien en français parce que sa mère est originaire de la rive sud de Québec, il ne fait aucun doute que l'équipe possède tous les morceaux du casse-tête.

«C'est à nous maintenant de réaliser où chacun doit s'imbriquer dans le casse-tête, a-t-il mentionné. Dans le moment, je trouve que nous avons un bon mélange. C'est à nous de continuer de s'améliorer tous les jours.»

Le resserrement dernièrement du jeu en défense, quoique pas encore totalement impeccable, est de nature à le rassurer.

«Nos gardiens étaient trop sollicités, et nous ne pouvions pas continuer d'accorder des tirs de la sorte, a-t-il opiné. Depuis quelques matchs, nous respectons davantage la structure. Nous patinons moins tout partout dans notre zone. Nous faisons également du meilleur travail pour récupérer les retours de lancers devant le filet.»

Un agacement

Sur le plan personnel, le joueur de centre à caractère défensif est toujours à la recherche d'un premier point dans son nouvel uniforme après 17 matchs. Il ne cache pas que ça l'agace quelque peu.

«Tout le monde veut obtenir des points, contribuer à l'attaque, a-t-il évoqué. Je ne centre pas mes efforts là-dessus, j'ai d'autres objectifs et rôles plus importants à accomplir. Au final, je suis content si je fais bien ce qu'on me demande. Je me dis que je vais finir par amasser des points.

«S'il y a quelque chose que notre trio peut faire mieux, c'est de passer plus de temps en zone offensive et d'exercer une plus forte pression sur la défense», a-t-il constaté.

Que Malhotra récolte des points ou pas, c'est le moindre des soucis pour l'entraîneur Michel Therrien.

«Il fait de l'excellent travail, même s'il n'a pas encore de point. Chacun des joueurs doit remplir d'importantes responsabilités. Le principal atout de Manny, c'est son efficacité sur les mises en jeu. Comme vous pouvez le voir, nous ne nous privons pas de l'utiliser dans cet aspect du jeu. Il se fait un point d'orgueil d'être le meilleur dans la Ligue nationale. Il fait également partie de la première vague d'attaquants en infériorité numérique. Il prend son rôle très à coeur et il s'en acquitte très bien.»

Prust, comme en 2013

Therrien n'a pas tari d'éloges à l'endroit d'un autre attaquant, Brandon Prust, qui connaît ses meilleurs moments depuis sa première saison chez le CH, en 2012-13. La saison dernière, il avait été ralenti par les blessures.

«Il est en santé et en forme, a relevé Therrien. Il joue avec beaucoup d'entrain et d'enthousiasme. C'est un gars qui impose un certain respect sur un trio.»

Therrien lui a attribué ainsi qu'à Jiri Sekac une bonne partie du réveil de Lars Eller, qui a fait mouche dans chacun de ses trois derniers matchs - trois buts gagnants.

«L'aspect psychologique est très important pour n'importe quel athlète. Lars a confiance en ses coéquipiers», a-t-il laissé tomber à un moment donné.

Méconnaissable avec Sekac et Prust, Eller était en voie d'être emporté dans un gouffre sans fin si on avait continué de l'utiliser en compagnie de Rene Bourque.

«Le coup de patin de Jiri, la détermination de Brandon et les habitudes de travail de Lars», a énoncé Therrien, quand on lui a demandé quels sont les ingrédients de la recette du succès du trio actuellement.