Les débuts de match du Canadien sont source d'inquiétude depuis le début de la saison. Cette fois, c'était à point, mais ça s'est gâté par la suite.
Les Blackhawks de Chicago ont outrageusement dominé le Tricolore à compter de la deuxième période et ils n'ont eu aucun mal à l'emporter 5-0, mardi soir, au Centre Bell.
Les hommes de Michel Therrien subissent une troisième défaite de suite, une première séquence du genre cette saison. La fiche de l'équipe est maintenant de 8-4-1, ce qui ne devrait pas masquer les problèmes récurrents observés depuis quelques sorties: indiscipline, difficultés en avantage numérique, désorganisation en défense. Onze buts accordés dans les deux derniers matchs...
Ajoutons ceci: le Canadien n'a pas détenu l'avance dans un match depuis sa victoire contre les Rangers de New York, le 25 octobre. Ce qui donne exactement 307 minutes et 45 secondes de hockey.
Bon départ, sans les résultats
Le CH a pourtant offert un de ses très bons débuts de match de la saison.
Il n'y avait pas une minute d'écoulée que déjà, il bourdonnait en zone adverse. L'intensité du trio de Lars Eller a même forcé Duncan Keith à écoper d'une pénalité. Et pendant l'avantage numérique, Pierre-Alexandre Parenteau a obtenu une chance en or d'ouvrir la marque, mais Corey Crawford s'est dressé devant lui.
Eller, David Desharnais (barre horizontale) et Brendan Gallagher ont tour à tour frappé à la porte avant même le milieu du premier engagement, chaque fois sans succès.
Mais pendant que les Montréalais rataient leurs chances, les Hawks se montraient plus efficaces. Dès leur premier avantage numérique, les visiteurs ont touché la cible quand Jonathan Toews a fait dévier une frappe de Keith.
Le Canadien ne s'en est jamais remis. Son avantage numérique suivant ressemblait à ceux des derniers matchs, sans grande cohésion. Blanchie en quatre occasions, l'unité affiche maintenant un hideux 0 en 17 lors des 7 derniers matchs.
Kris Versteeg, au deuxième vingt, Brad Richards, Patrick Kane et encore Versteeg, au dernier tiers, ont ensuite gonflé l'avance des Hawks, mais c'est à se demander s'ils avaient vraiment besoin de ce coussin. En deuxième et troisième périodes, le Tricolore a passé près de 18 minutes de suite sans même obtenir un tir au but.
Carey Price a été battu 5 fois sur 32 tirs. Crawford a, quant à lui, bloqué 28 tirs - dont seulement 9 en deuxième moitié de match - pour le jeu blanc.
Bournival de retour
Michaël Bournival aurait assurément souhaité revenir au jeu dans un contexte plus positif. Le jeune attaquant disputait son premier match de la saison et prenait la place de Travis Moen au sein du quatrième trio.
Limité à deux présences en première période, il a ensuite été utilisé plus fréquemment, mais dans ce qui ressemblait drôlement à une cause perdue, du moins si on se fie à l'ambiance un peu lourde qui régnait au Centre Bell.
Le Canadien se remet au travail dès mercredi soir contre les Sabres, à Buffalo. Pas besoin de rappeler qu'une quatrième défaite de suite, contre la pire équipe de la Ligue nationale, ne calmerait pas exactement les inquiétudes des partisans.
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Ils ont dit
> Michel Therrien: «Bonne première période, on a imposé notre rythme mais on n'a pas profité de nos chances. Bon début de deuxième, mais l'avantage numérique nous a tués ce soir, il nous a enlevé le momentum au lieu de nous en donner, surtout en deuxième période. Ils ont marqué un but chanceux et on a eu beaucoup de difficultés à s'en relever.»
> Pierre-Alexandre Parenteau: «Il faut trouver une façon de scorer. Si on score ces buts-là en première période c'est un tout autre match. C'est le genre d'équipe qui, lorsqu'elle prend du momentum, on voit de quelle façon elle est capable de jouer.»
> P.K. Subban: «Suis-je coupable de ne pas jouer mon meilleur hockey? Certainement. Je ne crois pas avoir été à mon meilleur cette saison. Mais il reste beaucoup de hockey à jouer et je sais que je peux être meilleur. Et ça commence demain.»
> Tomas Plekanec: «Ils bougent la rondelle tellement bien. C'était des gagnants de la Coupe Stanley qui nous affrontaient ce soir. On pouvait leur expérience et voir qu'ils savaient ce qu'ils faisaient.»
> Andrei Markov: «Il n'y a pas grand-chose à apprendre de cela. Nous avons joué 20 bonnes minutes mais nous devons en jouer 60. On s'est mis à commettre des revirements et on a perdu le contrôle du match.»
> Manny Malhotra: «Après le troisième, on s'est dit qu'il fallait continuer - si ce n'était pas pour nous, au moins pour Carey, qui est là à chaque soir et qui nous donne une opportunité de gagner. On n'a pas assez bien joué devant lui.»
Propos recueillis par Marc Antoine Godin et Guillaume Lefrançois