Grant Fuhr faisait la fête comme une vedette du rock, mais son recours à la drogue lui a valu une suspension et le type de manchettes qu'on ne souhaite pas.

Mais près de 30 ans plus tard, celui qui a gagné cinq fois la coupe Stanley avec les Oilers n'a pas de regrets et il le communique dans son nouveau livre, Grant Fuhr: The Story of a Hockey Legend.

«Je suis serein à 100 pour cent, a dit Fuhr à La Presse canadienne. C'est probablement l'une des meilleures choses qui a découlé de cet exercice, de repenser à ce qu'on a vécu et d'être confortable avec ça. Il y a eu des passages désagréables, mais en même temps, ça fait de vous une meilleure personne.»

L'Albertain a écrit le livre avec Bruce Dowbiggin. On y revit 10 matches importants de sa carrière, avec ce dernier comme narrateur et Fuhr qui ajoute ses pensées ici et là.

Au-delà de ses succès sur la glace, le livre aborde ses problèmes de drogue et les tensions raciales à ses débuts comme joueur, aux États-Unis.

Dowbiggin n'a pas hésité à faire mention que Fuhr a pris de la cocaïne, et l'ancien gardien de 52 ans ne voyait pas d'inconvénient à cette inclusion. Il veut que les lecteurs en retirent que dans la vie, on doit tenter de réussir en dépit des erreurs commises.

Le livre contient la citation suivante de Wayne Gretzky: «D'avoir pu jouer à son niveau pour si longtemps tout en consommant de la drogue, c'est surprenant.»

Mais avec le recul, Fuhr ne pense pas que les drogues ont nui à ses performances.

«Le plus dur pour un gardien est de rester concentré, a dit Fuhr. Alors un répit mental hors de la glace, ça devenait presque rafraîchissant. À cette époque-là, c'était sur la patinoire que j'étais le plus heureux. Ç'a m'a probablement rendu plus concentré que la plupart des autres joueurs.»

Fuhr a gagné 403 matches de saison régulière avec Edmonton, Toronto, Buffalo, Los Angeles, St Louis et Calgary. Il a fait son entrée au Panthéon du hockey en 2003.

L'été de 1986 a été un point tournant dans la vie de Fuhr. Cette année-là, au deuxième tour des séries, son coéquipier Steve Smith a marqué dans son propre filet en voulant dégager dans le match ultime face aux Flames, qui ont prévalu grâce à ce but pour éliminer les Oilers. Mais c'est surtout l'été où il a perdu son père, ce qui l'a rendu misérable.

«Tout avait changé, mais en même temps j'avais trouvé une façon de m'en échapper, dit Fuhr. Probablement pas la bonne, mais ç'a m'a rendu la vie tolérable.»

En 1990, John Ziegler l'a suspendu pendant une saison complète pour un comportement «déshonorant et contraire au bien-être de la ligue.»

Fuhr écrit que «la grande erreur que beaucoup ont fait était de penser que le problème de drogue était encore là au moment de la suspension. Mais quand les médias en ont finalement parlé, c'était bien fini depuis deux ans.»

Sa suspension a plus tard été réduite mais de nos jours, la LNH gère ce genre de dossier avec la mentalité d'aider les joueurs. Fuhr tire beaucoup de satisfaction de voir qu'en rétrospective, les joueurs ont maintenant non seulement une sentence, mais aussi du soutien.

«C'est le jour et la nuit, dit-il. Dans le temps, le mot d'ordre était de punir, pas de les orienter vers un programme de rétablissement. La ligue a fait des pas de géants pour aider les joueurs qui ont ce genre de problèmes.»