Le Canadien partage le sommet de l'Association Est avec les Islanders de New York en dépit du fait qu'il marque en moyenne trois buts par match et qu'il en concède 3,60. C'est plutôt rare, avec pareil différentiel, qu'une équipe affiche un dossier de 4-1.

L'attaque fonctionne à plein régime, les trois premiers trios font preuve de ténacité sur la rondelle et se relaient sur la feuille de pointage. Mais en zone défensive, force est d'admettre que le CH offre l'enclave et de nombreuses chances de marquer à ses adversaires.

«Il y a certainement place à l'amélioration, mais le portrait d'ensemble, c'est que nous gagnons des matchs, fait valoir Carey Price. On peut corriger certaines choses, oui, mais il y en aurait encore davantage si on perdait.

«C'est à nous de rester concentrés afin de continuer de nous améliorer.»

Price ne connaît pas son meilleur début de saison, peut-être parce qu'il tente de pallier des erreurs de couverture devant lui. Sa moyenne de 3,75 et son taux d'efficacité de ,874 ne lui ressemblent guère, mais autant Price que son entraîneur-chef ont bon espoir que les choses vont revenir à la normale.

En attendant, le gardien de 27 ans s'estime «assez convenable» devant le filet et ne s'incombe pas une pression indue, surtout à la lumière des quatre victoires en cinq matchs qui ont lancé la saison du Canadien.

«Évidemment, je ne suis pas très content du nombre de buts que j'ai accordés, mais je ne peux pas me plaindre des victoires, fait-il valoir. J'applique la vieille philosophie de Grant Fuhr: l'important, c'est de ne pas accorder le but égalisateur. Au bout du compte, qu'on gagne 1-0 ou 7-6, ça ne changera pas grand-chose.»

Quitte à évoquer le gardien d'une équipe dynastique, il pourrait s'inspirer de mieux que l'ancien gardien des Oilers d'Edmonton. Par exemple, de l'homme qui lui a tendu le flambeau lors des cérémonies d'avant-match, jeudi soir.

Price s'est dit très heureux d'avoir partagé ce moment avec le légendaire Ken Dryden.

«Je l'avais rencontré quand j'avais huit ou neuf ans, il avait signé son autographe sur un bout de papier - c'est tout ce que j'avais - et je l'ai toujours conservé!»

Avec patience et travail

Le Tricolore a gagné en profondeur et en talent à l'attaque, mais entend toujours s'imposer grâce à sa défensive. Michel Therrien a donné à titre d'exemple, hier, les deux derniers représentants de l'Association Est en finale de la Coupe Stanley, les Bruins de Boston et les Rangers de New York, pour illustrer le fait que les formations réputées pour la qualité de leur jeu défensif pouvaient elles aussi prendre un peu de temps à se mettre en marche.

«C'est encore tôt dans la saison et les équipes n'ont pas encore eu beaucoup de temps pour pratiquer et établir leur système de jeu, a rappelé l'entraîneur-chef. Notre situation n'est pas différente des bonnes équipes défensives comme les Bruins ou les Rangers.

«À mesure que la saison va avancer, on va trouver de plus en plus de structure dans notre jeu défensif. Ça ne m'inquiète pas.»

Et à mesure que le CH gagnera en étanchéité dans sa zone, Price gagnera du même coup en efficacité.

Rask et Lundqvist

Au terme de la saison dernière, les quatre gardiens de l'Association de l'Est dont le nom a été évoqué dans la course au trophée Vézina s'appelaient Tuukka Rask (Boston), Henrik Lundqvist (Rangers), Ben Bishop (Tampa Bay) et Price.

Bishop excelle avec le Lightning (taux d'efficacité de ,931) en ce début de saison, mais c'est nettement plus difficile pour Rask (,870) et Lundqvist (,858). Bref, il n'y a pas que le gardien du Tricolore dont les statistiques ne soient guère flatteuses pour l'instant.

«Carey Price est le moindre de mes soucis», a réitéré Michel Therrien.

Dans le vestiaire

Les Sekac sur un nuage

Y a-t-il déjà eu un homme plus content de marquer un but que Jiri Sekac? Le Tchèque de 22 ans n'était pas descendu de son nuage 24 heures après avoir inscrit son premier but dans la LNH en présence de toute sa famille. « C'est le sentiment le plus extraordinaire au monde. Tout le monde rêve de marquer un but dans la LNH, et quand ça se produit pour la première en présence de ses parents, c'est énorme », a-t-il confié. La famille de Sekac, qui est à Montréal pour encore une semaine, est sortie en compagnie de Tomás Plekanec après avoir quitté le Centre Bell. « Quand je suis allé me coucher, je pense que mon père est resté debout toute la nuit à regarder les bulletins de nouvelles sportives », a confié la récente recrue du Tricolore. Michel Therrien, lui, a jugé que Sekac avait probablement disputé son meilleur match. « Il était impliqué physiquement en échec avant et en allant au filet, a noté l'entraîneur-chef. Il a récolté les fruits de ses efforts. On l'encourage depuis le début de la saison à jouer davantage entre les deux cercles de mises en jeu, et c'est ce qu'il s'est efforcé de faire jeudi. »

Subban se défend d'en rajouter

P.K. Subban se demande bien quel genre de réputation il peut traîner auprès des arbitres s'il est vrai que ceux-ci l'ont chassé pour réaction exagérée, jeudi. « C'est vrai que je parle souvent aux arbitres pendant les matchs, mais je le fais toujours de façon positive, sans pleurnicher », affirme-t-il. Subban a été chassé pour en avoir beurré un peu trop épais après que Brad Marchand lui eut donné un coup de bâton au bas du ventre. « Demandez à n'importe quel homme qui a déjà reçu un coup dans cette partie du corps, il vous dira à quel point c'est désagréable, a-t-il plaidé. Si ça se produit de nouveau, je vais réagir de la même manière. »

- Avec La Presse Canadienne