En 2009-2010, le Canadien avait disputé les cinq premiers matchs de la saison à l'étranger. Pendant 10 jours, l'équipe se promenait de ville en ville et avait même eu à traverser le continent pour se rendre dans l'Ouest canadien.

Cette équipe venait en outre de renouveler entièrement son noyau et devait y intégrer les Scott Gomez, Michael Cammalleri, Brian Gionta, Hal Gill, Jaroslav Spacek et autres Travis Moen.

Dans ce contexte, le Tricolore avait connu un début de saison catastrophique. Après sept matchs, il ne comptait que deux victoires, les deux acquises en prolongation. L'avantage numérique produisait à un taux de 15,4%, tandis que le désavantage numérique affichait un horrible rendement de 71,4%. Les adversaires avaient totalisé 24 buts.

Quand on analyse la dernière semaine du Canadien au-delà de cette radieuse fiche de 3-1-0, on peut voir des similitudes avec octobre 2009. Les trois victoires ont été arrachées en tirs de barrage ou dans les derniers instants de la troisième période. Le rendement des unités spéciales est épouvantable (aucun but en 14 avantages numériques, taux de 77,8% en désavantage), et la dégelée de lundi à Tampa a fait augmenter à 3,50 la moyenne de buts accordés par match.

Sans avoir effectué une aussi grande métamorphose qu'il y a cinq ans, le CH accueille tout de même quatre nouveaux visages, dont trois passablement impliqués dans les unités spéciales (Pierre-Alexandre Parenteau, Tom Gilbert et Manny Malhotra).

Trop de vidéo, pas assez de patinoire

Tant les joueurs que l'entraîneur-chef ont évoqué le début de saison à l'étranger pour expliquer la tenue inégale de l'équipe.

«Tôt dans la saison, tu as besoin de beaucoup d'entraînements. On a beaucoup de choses à apprendre de nos matchs. Malgré notre fiche, on sait qu'on peut être meilleurs», a reconnu l'attaquant Brendan Gallagher.

«On n'a pas vraiment eu la chance de s'entraîner, donc c'était bien de pouvoir savoir qui doit se positionner où. C'est un début, on doit maintenant l'appliquer dans des matchs», a ajouté Max Pacioretty.

L'entraînement d'hier était en effet seulement le deuxième du Canadien depuis le début de la saison. L'équipe, rappelons-le, a disputé deux matchs en deux soirs d'entrée de jeu, a ensuite tenu un entraînement vendredi à Philadelphie et a bénéficié de congés dimanche et mardi.

La convention collective de la LNH prévoit un minimum de quatre congés par mois pour les joueurs. Or, la coordination des déplacements, notamment l'aller-retour dans l'Ouest canadien à la fin du mois, enlève plusieurs options de repos, puisqu'une journée de voyagement n'est pas considérée comme un congé, selon la convention collective.

Sans surprise, on a profité de la séance d'hier pour travailler sur les unités spéciales.

«Nos unités spéciales doivent être bien meilleures, a admis l'entraîneur-chef Therrien. Avec le calendrier, on n'a pas eu beaucoup la chance de travailler sur l'avantage numérique. C'est bon d'aller sur la route en début de saison, c'est bon pour forger l'esprit d'équipe, mais tu réalises que tu n'as pas beaucoup de temps d'entraînement. Tu joues, tu arrives tard, le jour suivant, tu essaies d'économiser tes énergies.

«Donc on fait surtout de la vidéo et du tableau, mais on a besoin de répétitions. Les deux prochaines semaines seront bonnes. On sera à la maison, on jouera quatre matchs, on aura du temps pour des entraînements de qualité.»

Le temps permettra de savoir si le manque d'entraînement expliquait les difficultés du CH. Mais retenons qu'en avantage numérique, les déboires du Canadien avaient commencé dans les derniers mois du calendrier 2013-2014. Après la pause olympique, l'équipe avait présenté une efficacité de 12,9%, avant d'atteindre un respectable 19,7% en séries éliminatoires.