Quand vos gardiens cumulent quatre trophées Vézina, un trophée Jennings et deux titres de finaliste au Vézina, c'est généralement signe que vous abattez du boulot honnête.

C'est avec ce C.V. que s'est amené Mitch Korn, qui remplace Olaf Kolzig comme entraîneur des gardiens des Capitals cette saison. En fait, Korn n'a fait que suivre Barry Trotz dans son déménagement de Nashville à Washington.

Plus concrètement, Korn est celui qui a dirigé Dominik Hasek à Buffalo dans les années 90. Il s'est ensuite joint aux Predators, avec qui il a permis à Tomas Vokoun et à Pekka Rinne de s'établir parmi les bons - les très bons, dira-t-on pour Rinne - gardiens de la Ligue nationale. Pas mal...

Et dans les trois cas, on parle de «projets» que Korn a menés à terme. Rinne a été repêché au modeste 258e rang en 2004, Vokoun a été acquis du Canadien au repêchage d'expansion, tandis que Hasek a été obtenu par les Sabres dans une transaction contre Stéphane Beauregard.

Retire-t-il une plus grande fierté de l'un ou l'autre de ses protégés?

«C'est comme si tu demandais à un parent qui est son enfant préféré... Je les aime tous!, répond le sympathique Korn. Je suis fier d'eux pour plusieurs raisons. Une des choses que je dis à tous ceux que je rencontre, c'est que j'espère que tu seras meilleur à ton départ qu'à ton arrivée.»

Méthodes intrigantes

Ce fut visiblement le cas avec Hasek, Vokoun et Rinne, et Korn souhaite maintenant en faire autant avec Braden Holtby, gardien numéro un des Capitals.

«Je ne crois pas qu'aucun autre entraîneur des gardiens n'ait connu autant de succès, souligne Holtby, en omettant peut-être un certain François Allaire dans son analyse. J'essaie juste d'apprendre de lui le plus possible. Et nous avons un but commun, la Coupe Stanley, car nous ne l'avons toujours pas gagnée.»

C'est un entraîneur aux méthodes peu conventionnelles que Holtby a découvert. «Il utilise parfois des rondelles blanches et des mini-rondelles pour faire travailler nos yeux, pour nous entraîner à mieux repérer les rondelles», explique le gardien de 25 ans.

Parmi ses autres outils de travail: un panneau perforé dont il se sert comme écran. L'idée est de tirer des rondelles dans les trous, que les gardiens voient seulement apparaître au dernier instant. Il se sert aussi de ballons d'entraînement sur la patinoire, «pour éliminer les mouvements de bras inutiles dans les déplacements», explique Korn.

«Ces choses, je les fais depuis 20 ou 25 ans, soutient-il, quasi incrédule. Quand j'ai commencé à Buffalo, j'utilisais déjà un panneau comme écran. Mais il n'y avait pas de réseaux sociaux à l'époque. Moi-même, je n'avais même pas de téléphone, j'avais un téléavertisseur!

«Et ensuite, à Nashville, il y avait peu de médias, donc mes gestes n'étaient pas scrutés. Ici (à Washington), si j'éternue pendant un entraînement, l'information va circuler sur Twitter et les gens vont dire que je pourrais être absent le lendemain! Mes méthodes sont étranges pour ceux qui ne les ont jamais observées, mais elles ne le sont pas pour ceux qui me connaissent.»