Ils sont tous deux nés le 16 septembre 1989 en Saskatchewan. Les deux sont gardiens. Les deux ont atteint la Ligue nationale même s'ils ont été repêchés tard en 2008.

Ce soir, Dustin Tokarski et Braden Holtby s'affronteront dans ce qui sera pour chacun un premier départ cette saison, mais dans des circonstances bien différentes.

Pour Tokarski, ce sera la première page du nouveau chapitre de sa carrière, celui d'auxiliaire de Carey Price. Pour Holtby, ce sera plutôt une première chance de prouver que sa fin de saison stellaire de l'hiver dernier ne tenait pas du hasard. À ses 14 derniers matchs, il avait présenté un dossier de 8-2-2 et une efficacité de ,927, et ce, après avoir affiché une efficacité bien en deçà de ,900 en décembre et en janvier.

Au-delà de ces contextes différents, Holtby et Tokarski ont en commun d'avoir fait mentir les dépisteurs qui ont longuement attendu avant de les repêcher. Ils ont été réclamés respectivement aux 93e et 122e rangs.

«Nous avons tous les deux dû travailler fort pour obtenir nos chances, ce qui est bien, car en Saskatchewan, on nous montre à faire les choses de cette façon. Nous n'avons ni l'un ni l'autre jamais tenu quoi que ce soit pour acquis», soutient Holtby, rencontré hier au centre d'entraînement des Capitals.

Avec l'arrivée derrière le banc du toujours hermétique Barry Trotz, la tâche de Holtby devrait toutefois être facilitée.

Enfin numéro un?

Il est facile pour les partisans du Canadien de voir Holtby comme un numéro un établi à Washington. Car c'est avec la trempe d'un gardien titulaire qu'il joue lorsqu'il affronte le Tricolore. Sa fiche dans ces rencontres: 5-0-0, deux jeux blancs, une moyenne de 0,99. «Ça va généralement de pair avec le rendement de l'équipe», dit-il humblement.

Mais au-delà de chiffres, l'histoire de Holtby est celle d'un athlète encore relativement jeune pour assumer le rôle de premier gardien. En se départant de Jaroslav Halak et de Michal Neuvirth la saison dernière, pour les remplacer par Justin Peters, les Capitals lui ont clairement ouvert la porte.

«Il est jeune, rappelle Mitch Korn, nouvel entraîneur des gardiens des Capitals. Ça serait intéressant de savoir combien de gardiens jouent dans un grand marché comme Washington et sont numéro un à 25 ans. Et l'an passé, il avait 24 ans. Combien y a-t-il de gardiens numéro un de cet âge? Pas beaucoup. Il y en a eu un dans votre ville (Price), et il a connu des hauts et des bas. C'est la réalité de cette position.»

En Holtby et Peters, les Capitals comptent aussi sur un des tandems de gardiens bon marché de la Ligue nationale. En fait, seuls les Ducks d'Anaheim (2,044 millions de dollars) investissent moins que les Capitals (2,8 millions) devant le filet cette saison.

Retour sur l'incident du casque...

Impossible de s'entretenir avec l'homme masqué des Capitals sans lui rappeler le fameux incident du casque, survenu en match préparatoire le 28 septembre au Centre Bell.

L'ailier Brendan Gallagher, du Canadien, avait accroché le masque de Holtby avec son bâton. Le gardien avait aussitôt secoué la tête afin que tombe son masque, provoquant ainsi un arrêt de jeu. Les spectateurs l'avaient ensuite hué comme ils le font avec Alexander Ovechkin, Zdeno Chara et autres Phil Kessel.

«Personne ne va me croire, mais je l'ai enlevé parce que je croyais qu'une des courroies était détachée. Finalement, en l'enlevant, j'ai vu qu'il n'y avait rien de détaché. Ils ont montré la reprise et je me suis dit: "Ouf, ça ne paraît pas bien". Je rigolais quand je les entendais me huer. Disons que je ne me suis pas mis dans leurs bonnes grâces.»

Photo Eric Bolte, USA Today Sports