C'est tout un changement de culture qui est train de s'opérer chez les Maple Leafs de Toronto sous l'impulsion du nouveau président, Brendan Shanahan. Et il sera intéressant de voir si, au fil de la saison, son virage sera aussi emprunté par le DG Dave Nonis et l'entraîneur-chef Randy Carlyle.

Mais pour le moment, place à l'optimisme dans la Ville Reine.

Les Leafs affichent de nouvelles valeurs. Ils ont largué deux matamores, à la plus grande joie des amateurs, et viennent de confier à une recrue de 24 ans un poste dans le deuxième trio.

Brandon Kozun illustre très bien ce qui est en train de se produire à Toronto.

L'attaquant de 5 pieds 8 pouces n'a pas encore joué un seul match dans la LNH, il poireaute dans la Ligue américaine depuis quatre ans et les Marlies de Toronto, la filiale des Leafs, l'ont obtenu pour une bouchée de pain la saison dernière.

Mais voilà: Kozun a été tout feu tout flammes au camp d'entraînement, enregistrant cinq points en six matchs et faisant montre d'une vitesse et d'une intensité qui ne pouvaient passer inaperçues.

«Je ne le connaissais pas du tout auparavant, mais il m'a fait toute une impression dès le premier jour du camp, a confié Joffrey Lupul, qui jouera à sa gauche dans le trio de Nazem Kadri. C'est une belle histoire. Il a fait en sorte qu'il est impossible pour l'équipe de le retrancher.»

Les Kings de Los Angeles avaient attendu le sixième tour avant de le repêcher en 2009 et Kozun avait répondu, à l'âge de 19 ans, en remportant le championnat des compteurs de la Ligue de l'Ouest avec 107 points, un tout petit point devant Jordan Eberle.

«Le système de développement des Kings fait partie de l'élite, avance Kozun. Leur très bon travail se traduit par la quantité de joueurs qu'ils ont été capables d'amener à la LNH. Sans eux, je n'aurais probablement jamais été dans la position actuelle. Je suis le joueur que je suis grâce aux entraîneurs et à l'organisation qu'il y avait là-bas. Je leur dois beaucoup.»

Plus agressifs

Outre Kozun, les Leafs ont amené des attaquants comme Mike Santorelli et Daniel Winnik et rapatrié Leo Komarov pour compléter leurs troisième et quatrième trios. Bon, on ne parle pas ici d'une profondeur à tout casser, mais ils essaient de se doter de quatre trios qu'ils peuvent déployer de façon régulière. Par le passé, la présence des matamores Colton Orr et Frazer McLaren les plaçait continuellement en déficit.

«Ils ont pris des décisions difficiles sur le quatrième trio, lundi, mais ils voulaient maintenir de la vitesse sur ce trio-là pour qu'on ait une bonne rotation durant tout le match et que les gars soient frais jusqu'en troisième période», explique le gardien Jonathan Bernier.

La vitesse et les habiletés sont donc un peu plus à la page chez les Leafs. L'entraîneur-chef Randy Carlyle a été invité à revoir certaines méthodes pour s'ajuster et il vient d'implanter un système de jeu plus agressif en zone neutre de façon à ce que les Leafs cessent de concéder trop facilement du terrain à l'adversaire.

«L'an dernier, nous laissions l'autre équipe envoyer la rondelle en fond de territoire et nous n'étions pas capables de sortir aisément de notre zone par la suite», observe Joffrey Lupul.

«Le fait de limiter la vitesse de l'adversaire en zone centrale va faire une grosse différence pour notre équipe, ajoute le gardien Jonathan Bernier. Nos défenseurs restent beaucoup plus longtemps à la ligne bleue au lieu de reculer trop vite et je pense que ça va réduire le nombre de lancers qu'on donne.»