Matt Duchene se fait constamment aborder par d'autres joueurs de la LNH curieux de connaître un peu plus son entraîneur-chef au tempérament bouillant.

Ils posent toujours les mêmes questions à l'attaquant de l'Avalanche du Colorado: C'est quoi l'affaire avec Patrick Roy? Est-il si bouillant? Est-ce que c'est difficile de jouer pour lui?

«On le dépeint comme étant une personne émotive, folle sur les bords, a dit Duchene. C'est vraiment tout le contraire.»

Parfois, Roy explose comme un volcan. Mais il aime innover, et il est assurément sur la même longueur d'onde que ses joueurs, alors qu'il fête son 49e anniversaire ce week-end.

L'Avalanche a égalé un record de concession la saison dernière en amassant 52 victoires, et elle a accédé aux séries éliminatoires pour la première fois depuis 2010. Et Roy n'a pas accompli cet exploit en hurlant ses ordres, à sa première saison derrière le banc de l'équipe, mais plutôt en leur faisant comprendre qu'ils étaient tous dans le même bateau.

Ils ont acheté son concept, et maintenant ils croient aveuglément dans le gardien de but surnommé «Saint Patrick».

«Il nous traite de façon très respectueuse, a assuré Duchene. Il applique tout ce qu'il prêche dans sa relation avec les joueurs. Lorsqu'on parle de ce partenariat, il n'a jamais trahi sa promesse.»

Vous voulez faire grimacer Roy? Rappelez-lui qu'il a gagné le titre d'entraîneur par excellence de la LNH l'an dernier. Mais, justement, c'était l'an dernier, et il a tourné la page sur cet exploit car il convoite maintenant un autre trophée - celui qu'il a soulevé quatre fois au cours de sa carrière de joueur.

L'Avalanche a bousculé les concepts du hockey la saison dernière lorsque l'entraîneur aux pratiques inorthodoxes a pris quelques décisions étonnantes, par exemple en retirant son gardien alors que l'équipe tirait de l'arrière par un but et qu'il restait encore plusieurs minutes au cadran en troisième période. Mais la plupart du temps, ç'a fonctionné.

Bref, c'est Roy qui agit selon ses propres règles, sans compromis. Le Québécois avait déjà refusé le poste d'entraîneur-chef chez l'Avalanche une première fois il y a quelques années afin de parfaire son expérience derrière le banc des Remparts de Québec, dans la LHJMQ. Et ça lui a permis de gagner en confiance, et probablement de ne pas être frileux lorsqu'il décide de prendre des décisions controversées.

Et c'est la raison pour laquelle ses joueurs l'apprécient tant.

«C'est un passionné, et un compétiteur né, mais tout le monde le savait avant même qu'il ne fasse son entrée, a fait remarquer Nathan MacKinnon, la recrue par excellence de la LNH l'an dernier. En ce sens, il possède un sens du hockey époustouflant, et il est très talentueux.»