Quand Alex Chiasson s'est amené dans la Ligue nationale, son nom a quelques fois été prononcé - pour des raisons certes anecdotiques - dans la même phrase que Teemu Selanne. Aujourd'hui, à Ottawa, son nom est associé à Jason Spezza.

C'est donc dire que les attentes, Chiasson sait comment les gérer, malgré son jeune âge. Il ne deviendra jamais un Spezza ou un Selanne, mais ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas devenir un joueur d'impact.

«Si j'arrive ici et que je veux être ce que Spezza était, j'en serai incapable. Je suis un joueur différent, j'apporte des choses différentes», a dit Chiasson, rencontré après l'entraînement matinal d'hier.

L'attaquant québécois de 24 ans a été obtenu par les Sénateurs l'été dernier en compagnie de deux espoirs et d'un choix de deuxième tour contre Spezza, un des meilleurs joueurs de l'histoire des Sénateurs.

Chiasson était certainement l'élément central de cette transaction pour la formation ontarienne. Choix de deuxième tour en 2009, le colosse de 6'4 a terminé son stage universitaire à Boston College, avant d'éclore dès son arrivée dans la Ligue nationale, en 2013. Après seulement dix matchs dans le grand circuit, il comptait déjà neuf buts. Seulement un autre joueur actif dans la LNH pouvait alors se vanter d'un tel exploit: Selanne.

Espère-t-il amorcer son séjour à Ottawa de la même façon? «On verra! Mais c'est la chose que j'ai beaucoup apprise l'an passé, ma constance. Ce sont de longues saisons, avec des hauts et des bas. À certains moments, ça allait super bien. Ensuite, j'étais 10-15 matchs sans produire. J'ai appris beaucoup de ça.»

Chiasson avait en effet connu un début de saison 2013-2014 du tonnerre et affichait 9 points au compteur après 9 matchs. Mais il a été limité à 26 points dans les 70 autres rencontres auxquelles il a pris part.

Rôle offensif

À en juger par son utilisation au camp, Chiasson sera appelé à camper un rôle offensif dans la capitale canadienne. Hier, il patinait dans un trio avec Bobby Ryan et Mika Zibanejad, dans ce qui sera un des deux premiers trios cette saison.

Les cyniques diront que les Sénateurs feront tout pour qu'il paraisse bien, afin de démontrer qu'ils ont obtenu une compensation adéquate pour Spezza. Mais ses statistiques offensives à l'université et dans la Ligue américaine démontrent son potentiel offensif. Et Paul MacLean aime bien le style de jeu fougueux du nouveau venu.

«Alex est le genre de joueur qu'on cherchait, il est combatif et il va dans les endroits difficiles pour marquer, a estimé l'entraîneur-chef. Il s'est très bien intégré à notre groupe. Au centre, avec l'arrivée de David Legwand, on est solides. Personne ne dit qu'on va remplacer les 80 points de Spezza, mais on aime notre équipe.»

La ligne du camp!

Par ailleurs, MacLean a déridé les journalistes présents au Centre Canadian Tire lors de son point de presse. Un collègue a demandé à l'entraîneur moustachu s'il y avait un danger pour Chiasson de ressentir trop de pression, puisqu'il était dans la même transaction que Spezza.

«J'ai fait partie d'une transaction contre Scott Campbell, et qu'est-ce que ça voulait dire? On veut juste qu'Alex soit Alex.»

Après vérifications, Scott Campbell est un obscur défenseur qui a joué 80 matchs dans la LNH, avec les Jets de Winnipeg et les Blues de St. Louis, au tournant des années 80. Mais qu'importe, les collègues d'Ottawa ont statué qu'il s'agissait de la meilleure réplique de MacLean depuis le début du camp!

Méthot au neutre

Marc Méthot connaît sans doute ses moments les plus frustrants depuis son arrivée avec les Sénateurs. Le défenseur n'affrontera pas le Canadien cette fin de semaine en raison d'une blessure, au dos selon les collègues d'Ottawa. Il a patiné en solitaire cette semaine, mais ne devait pas patiner hier.

«On est prudents avec lui, on veut qu'il soit évalué. C'est frustrant pour nous et les médecins. On doit être patients. Il ne patinera pas tant qu'on ne le juge pas prêt», a dit MacLean, qui ne croit pas que Méthot doive être opéré. «C'est musculaire. On manque juste de patience. C'est le début de la saison, on veut qu'il joue, mais on ne veut pas qu'il aggrave sa blessure. Car si ça continue ainsi, ce sera une saison frustrante pour Marc et l'équipe.»

Le mois dernier, la situation contractuelle de Méthot avait fait la manchette. L'athlète de 29 ans sera admissible à l'autonomie complète et souhaite renouveler son contrat, mais la tension a monté publiquement quand le directeur général de l'équipe, Bryan Murray, a indiqué qu'il pourrait échanger Méthot si les deux clans sont incapables de s'entendre.