Amer? Non, Brad Richards n'est pas amer. Déçu? Peut-être un peu. Déçu de n'avoir pu répondre aux attentes à New York, déçu de n'avoir jamais pu toucher à la Coupe Stanley, lui qui avait pourtant dit oui à un immense contrat de 60 millions pour neuf ans avec les Rangers.

Ces jours-là, on le sait, sont bel et bien terminés pour lui. En juin, les Rangers, insatisfaits et préoccupés par leur plafond salarial, ont choisi de racheter les six dernières années de son contrat. «J'étais sûr à 90% que ça allait arriver...»

L'attaquant de 34 ans racontait tout ça hier à Chicago, avant le match contre le Canadien, avec l'air encore un peu sonné du gars qui doit recommencer à zéro. Ici à Chicago, Richards sera un peu moins riche (un an pour deux millions de dollars), mais il aura la chance de se battre pour une Coupe Stanley, ce qu'il recherchait plus que tout.

«J'avais de la pression»

Mais l'ancien de l'Océanic de Rimouski n'a pas oublié New York, et quand on lui en parle, une vague de sentiments ambivalents semble déferler.

«C'est dur de jouer en finale de la Coupe Stanley et de savoir que tu ne seras plus avec l'équipe dans cinq jours... Ce n'est pas si grave, j'ai pu choisir une équipe qui a une chance de tout gagner. Mais j'avais de la pression, à New York, et c'est normal, avec le contrat de neuf ans.»

Cette pression purement new-yorkaise, Richards affirme ne plus la ressentir à Chicago, là où il n'est pas celui qui attire les projecteurs.

«C'est une situation différente parce que je n'ai plus la même pression sur les épaules. Ce qui est bien. Encore une fois, à New York, à cause du gros contrat, la pression était bien réelle. Ici, l'équipe est déjà bien établie... À New York, à écouter ce que les gens disaient parfois, j'avais l'impression qu'on n'avait même pas participé aux séries.

«Pourtant, la saison dernière, on s'est retrouvés en grande finale! J'aurais probablement eu besoin de plus de trois saisons pour m'habituer à ça. Mais New York est une ville fabuleuse quand on gagne. Ce furent trois des meilleures années de ma vie.»

À Chicago, le rôle de Richards sera tout de même un peu similaire: produire. Marquer des buts. Afin d'y arriver plus souvent, l'entraîneur Joel Quenneville lui a d'ailleurs demandé d'aller s'installer à la pointe lors des avantages numériques.

«Ce n'est pas la première fois qu'on me demande ça, j'ai déjà joué à la pointe dans les rangs juniors et aussi dans la Ligue nationale... Il faut seulement jouer de manière intelligente dans ce genre de situation.»

En attendant d'amorcer la saison, les Blackhawks se croisent les doigts et souhaitent retrouver en Richards le joueur de naguère, celui qui, par exemple, avait réussi 66 points à sa première année dans le maillot des Rangers, en 2011-2012.

Le vétéran sait très bien ce qu'on attend de lui à Chicago cette saison.

«Quand tu joues avec un gars comme Patrick Kane, tu sais que tu dois produire!»