Le Canadien n'a toujours pas procédé à une vague de retranchements comme l'ont fait d'autres équipes depuis le début du camp. Mais pour Sven Andrighetto, c'est tout comme.

C'est que la donne a changé, hier matin, à Brossard. Les 61 joueurs en santé sont maintenant répartis en deux groupes. Tous les vétérans, et quelques jeunes, forment un groupe A de 27 joueurs, tandis que le groupe B comporte 34 joueurs, la plupart destinés aux Bulldogs de Hamilton. Et Andrighetto s'est retrouvé dans ce second groupe.

«J'ai quitté l'aréna hier soir [mardi] en me disant que notre trio avait connu un assez bon match et ce matin [mercredi], en entrant ici, j'ai vu où était mon nom sur les listes. J'étais un peu déçu, c'est sûr, a admis le jeune Suisse. Mais je ne suis pas retranché, c'est juste qu'ils voulaient réduire les effectifs pour les entraînements. Je vais travailler fort pour retourner dans le groupe A.»

Thomas y passe aussi, Scherbak survit



Du côté des A, Nikita Scherbak, Jacob De La Rose et Jiri Sekac y sont toujours.

Chez les B, seulement trois joueurs ont porté l'uniforme du Canadien l'an dernier: Gabriel Dumont, Patrick Holland et Christian Thomas. Trois attaquants. Et c'est sans oublier que Lars Eller, blessé, devrait rejoindre les A cette semaine. Techniquement, un joueur dans le groupe B se retrouve donc comme 17e attaquant dans la hiérarchie (16e si on exclut Scherbak, qui devrait logiquement retourner dans les rangs juniors).

Dans le cas de Scherbak, Michel Therrien a laissé entendre qu'il s'agissait surtout de lui faire vivre une expérience un peu plus poussée de la LNH.

«En tant qu'entraîneurs, on doit travailler avec notre groupe, tout en donnant des chances aux jeunes, a rappelé l'entraîneur-chef. On veut qu'ils grandissent avec nous, par exemple Scherbak et De La Rose. Ce sont des jeunes, on veut qu'ils apprennent le tempo de la Ligue nationale. Est-ce qu'ils vont commencer avec nous? Je ne peux pas répondre.»

«C'est un choix de premier tour et il faut porter attention à ces joueurs», a plus tard ajouté Therrien, à propos de Scherbak.

Et pour les autres, Therrien a tenté de convaincre un peu tout le monde qu'il ne fallait pas trop interpréter les formations en place.

«Ça ne veut pas dire que les gars du groupe B ne peuvent pas mêler les cartes. Si on avait fait le même exercice l'an passé (NDLR: séparer le groupe en deux), pensez-vous que Michaël Bournival aurait été dans le groupe ici? Ses performances ont fait en sorte qu'il est resté. On a bien aimé ce qu'on a vu de Thomas hier [mardi]. Il aura sa chance et ensuite, on va prendre les décisions en conséquence. Il ne faut pas lire trop loin.»

Le Tricolore disputera 3 matchs préparatoires en 4 jours d'ici à dimanche. Dans ce contexte, il serait effectivement surprenant que les 27 joueurs du groupe A soient les seuls à être sollicités.

Manger son pain noir



Pour avoir joué dans la Ligue américaine de 2003 à 2009, le vétéran Pierre-Alexandre Parenteau comprend ce qu'ont vécu les Dumont et Andrighetto, hier.

«Je parlais justement de ça avec David [Desharnais] en venant ici ce matin, raconte Parenteau. On se rappelait qu'à nos premiers camps, on savait exactement où on allait, car on n'avait aucune chance de se tailler une place. C'est comme ça que ça marche. Tu manges ton pain noir, certains le mangent plus longtemps que d'autres. C'est la game et il ne faut pas se décourager.»

«Gabriel Dumont est un bon joueur de hockey, il travaille fort, il va finir par avoir sa chance. Si ce n'est pas ici, il l'aura ailleurs, s'il continue, a ajouté Parenteau. Moi et Dave, on lui en parle. Il y a plein d'autres exemples de gars qui approchent la mi-vingtaine. Tu ne dois juste pas te décourager; moi et Dave, on en est de bons exemples.»