Francis Bouillon n'a écouté que son coeur avant d'accepter de se présenter au camp d'entraînement du Canadien sans contrat. Il assure qu'il n'aura aucun regret et qu'il ne gardera aucune rancoeur si ça ne fonctionne pas pour lui.

«C'est l'histoire de ma vie, a lancé vendredi le défenseur qui soufflera ses 39 chandelles en octobre. J'ai commencé ma carrière en étant invité à un camp du Canadien et je vais la finir sur une invitation. C'est une situation que je connais parfaitement et avec laquelle je suis à l'aise.»

Et si aucune autre équipe de la LNH ne lui fait signe, il pourrait bien s'expatrier en Suisse dès cette saison.

Des «trois ou quatre équipes» de la Ligue élite suisse qui ont sondé son intérêt l'été dernier, une est même prête à patienter pour lui jusqu'en octobre.

D'ici là, Bouillon se dit confiant de remporter son pari et de pouvoir terminer sa carrière dans la LNH dans l'uniforme bleu-blanc-rouge.

«J'ai eu de bons pourparlers avec l'organisation avant le début du camp. Si je n'y croyais pas, je ne me serais pas présenté au camp.»

Bouillon a dit qu'il jugeait important de participer à un camp d'une équipe de la Ligue nationale afin de ne se fermer aucune porte.

«Je voulais venir et montrer que je suis encore en forme. On ne sait jamais. Il y a des blessures dans presque toutes les équipes. Dans ma situation, je ne voulais pas demeurer chez nous à ne rien faire.»

Bouillon a dit avoir reçu d'autres invitations d'équipes, mais c'est avec le CH qu'il voulait tenter sa chance.

«J'ai écouté mon coeur. J'ai souvent dit que c'est dans l'uniforme du Canadien que je souhaite terminer ma carrière.»

Mais pas à n'importe prix parce qu'il a refusé dernièrement l'offre contractuelle à deux volets que le Tricolore lui a tendue.

«Après une quinzaine d'années dans la Ligue nationale, ce n'est pas mon objectif de terminer ma carrière dans la Ligue américaine», a-t-il affirmé.

S'il se dit prêt à camper un rôle de réserviste dans le grand club, il reconnaît d'ailleurs avoir été quelque peu déçu de recevoir l'offre à deux volets ainsi que l'invitation qui a suivi.

«Je comprends que l'équipe désire accorder la chance à ses jeunes défenseurs. Je viens ici avec une bonne attitude et je vais laisser l'équipe faire ses choix. Si ça devait être la fin pour moi, je pourrai dire que j'ai été jusqu'au bout et que j'aurai connu une belle carrière.»

Une carrière que celui qui a disputé 776 rencontres dans la LNH pourrait prolonger sur les patinoires européennes.

«J'ai reçu de bonnes offres de la Suisse, mais je ne me sentais pas prêt à en accepter une, a-t-il confié. Les enfants viennent d'entrer au secondaire, et je ne souhaite pas imposer ça à la famille.

«Mais d'un autre côté, je suis attiré par le hockey européen depuis le début de ma carrière. Des gens de mon entourage me disent que je pourrais prolonger ma carrière de quelques saisons en allant jouer là-bas. Mais je me donne une dernière chance ici auparavant. Je verrai ce que je ferai en temps et lieu.»