Si ménage à trois il y a chez le Tricolore, Dustin Tokarski sait à quoi s'attendre. C'est que le gardien a vécu cette situation pas plus tard que la saison dernière, avec les Bulldogs de Hamilton.

À la date limite des transactions de mars 2014, le Canadien avait, rappelons-le, mis la main sur le gardien Devan Dubnyk, qui a aussitôt pris la route de Hamilton. Dubnyk y a joué avec Tokarski et Robert Mayer selon un principe d'alternance. Les trois portiers se sont séparés en parts égales les 21 derniers matchs de la saison.

Évidemment, on devine qu'aucun gardien n'apprécie ce type de système. Le temps entre les départs est plus long, les entraînements sont moins stimulants, sans compter que le malheureux qui n'est pas en uniforme n'a pas même l'espoir de sauter dans la mêlée pour ce match. Mais pour rester dans la Ligue nationale, Tokarski s'accommoderait bien d'une telle situation.

«Tu reçois moins de tirs à l'entraînement, mais si tu es entouré de bonnes personnes et de bons gardiens, le groupe fait en sorte que ça fonctionne. Si je dois être le troisième gardien d'une équipe de la LNH, je serai heureux et je continuerai à travailler», a expliqué le gardien du Canadien, hier, après avoir subi ses examens médicaux et tests physiques.

«Comment se plaindre d'être dans la LNH?», a-t-il ajouté.

L'aspect financier n'est pas non plus à négliger, puisque pour chaque journée passée dans la Ligue nationale, Tokarski sera payé sur une base annuelle de 550 000 $, contre 135 000 $ dans la Ligue américaine.

Dernière année à deux volets

Cette saison, Tokarski écoulera la première année d'un contrat de deux ans. Cette entente est à deux volets cette saison, mais elle passe à un volet en 2015-2016, ce qui signifie qu'il recevra alors le même salaire de 575 000 $, peu importe dans quelle ligue il joue (selon Capgeek.com). Bref, un incitatif pour que l'équipe le garde dans la LNH.

Mais le Canadien a déjà un incitatif pour ne pas céder Tokarski à Hamilton, puisque le jeune gardien a maintenant atteint l'âge où il doit être d'abord offert aux 29 autres équipes au ballottage avant d'être rétrogradé.

Tokarski assure toutefois que ce mécanisme ne change en rien sa préparation.

«J'essaie de ne pas me préoccuper de l'aspect administratif, a-t-il répondu. Si ça doit arriver, ça arrivera.»

Le Saskatchewanais de 25 ans devra donc prouver que ses succès en finale de l'Association de l'Est, la saison passée, ne sont pas le fruit du hasard. Il n'a remporté que deux de ses cinq départs, mais a présenté un très respectable taux d'efficacité de ,916 dans des matchs à haute pression. Bref, il a fait bien paraître Michel Therrien, qui a fait un geste audacieux en le préférant à Peter Budaj pour remplacer Carey Price, blessé.

«Je crois que j'ai eu ma chance de faire mes preuves. Il y a de bons gardiens ici et on va voir ce que décidera la direction», a-t-il sagement dit.