Jarred Tinordi, Nathan Beaulieu et Greg Pateryn sont tous arrivés à l'ouverture du camp du Canadien, hier à Brossard, avec le même objectif en tête: obtenir un poste, et être sur la glace avec l'équipe lorsqu'elle ouvrira sa saison à Toronto, le 8 octobre.

Chez le Canadien de 2014-2015, il y a déjà congestion à la ligne bleue, et la lutte s'annonce serrée au cours des prochains jours. P.K. Subban, Andrei Markov, Alexei Emelin, Tom Gilbert et Mike Weaver sont déjà assurés d'une place, ce qui laisse croire qu'un dernier poste est disponible parmi les défenseurs réguliers, parmi les six premiers de la formation.

Et c'est pourquoi Tinordi, Beaulieu et Pateryn vont jouer gros au cours des prochains jours.

«C'est un peu différent cette fois-ci comme sensation, parce que je sais que c'est le moment de passer aux choses sérieuses, a commencé par affirmer Beaulieu, peut-être le favori en raison de sa fin de saison. Je dois me présenter ici et montrer aux dirigeants que je suis prêt.»

Déjouer les plans

Dans le cas de Tinordi et de Beaulieu, tous deux des premiers choix au repêchage, le moment est venu de répondre aux attentes. Ces deux joueurs font partie des plans de la direction montréalaise et ils auront assurément toutes les chances de se faire valoir au camp.

Pateryn, lui, arrive un peu ici dans le rôle du négligé, lui qui a été un choix de cinquième tour des Maple Leafs de Toronto en 2008. Il avait été acquis des Leafs dans l'échange de Mikhail Grabovski la même année. «Je ne sens pas que je suis le négligé, a commencé par dire le joueur de 24 ans. Je ne me vois pas de cette manière.»

Quand on lui demande s'il lui reste encore des choses à prouver dans la Ligue américaine, Pateryn n'hésite pas bien longtemps avant de répondre: «Je pense que je suis prêt à devenir un joueur de la Ligue nationale, je suis prêt à 100%. Il n'y a aucun doute dans mon esprit.»

Reste à voir ce que les patrons du club vont en penser. Les trois hommes affirment tous qu'ils se battent pour un poste, et on peut croire que c'est le message que la direction leur a livré à leur arrivée ici.

«Il y a toujours de la compétition au camp d'entraînement, mais je ne pense pas à ça, a expliqué Tinordi. Je vais me contenter de penser à mon jeu à moi, c'est tout ce que je peux faire. Mon but est de jouer cette saison dans la Ligue nationale.»

Les attentes et la pression

Des trois, c'est peut-être Tinordi, justement, qui a le plus de pression sur les épaules. C'est lui le gros et grand défenseur qui devait se charger de l'aspect physique à la ligne bleue, c'est lui que l'équipe a repêché en 2010 dans le but d'en faire le genre de défenseur imposant qui est un peu devenu nécessaire dans la LNH d'aujourd'hui.

Tinordi a disputé 22 matchs la saison dernière... mais pas un seul en séries éliminatoires, ce qui peut paraître un peu inquiétant dans son cas. Mais il refuse de trop s'en faire avec ce genre de détail.

«Je sais que je dois améliorer certains aspects de mon jeu, a-t-il reconnu. Je sais que je dois modifier certaines choses. Mais je sens que je suis un peu plus calme cette fois-ci par rapport à il y a un an. Peut-être que l'an passé, je cherchais un peu trop à contrôler des choses qui étaient hors de ma portée...»

La compétition est donc officiellement lancée parmi tout ce beau monde, et on devine que sur la glace de Brossard au cours des prochains jours, il n'y aura plus d'amis. Que des jeunes qui bataillent pour la même place.

«Tous les trois, on se connaît très bien, a expliqué Beaulieu. Nous apportons tous différentes qualités à l'équipe, nous sommes jeunes et nous sommes affamés. Ça va revenir au joueur qui le désire encore plus que les autres. Tinordi et moi, nous sommes de bons amis, mais il y a un poste de disponible, et nous le voulons tous les deux.»