La LNH a dévoilé jeudi un certain nombre de changements à ses règlements à la suite des pourparlers qui ont eu lieu lors des réunions des gouverneurs, des directeurs généraux et du Comité de compétition. De manière générale, ces mesures visent à favoriser l'attaque.

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Le trapèze du gardien sera agrandi (règlement 1.8)

À l'origine, l'instauration d'une zone en forme de trapèze derrière le filet visait à restreindre la manipulation de la rondelle par les gardiens, ce qui empêchait les équipes d'installer leur attaque en envoyant la rondelle en fond de territoire. Mais on assiste à un retour du balancier en donnant au gardien un jeu supplémentaire pour qu'il participe à la relance de son équipe. On parle de deux pieds additionnels de chaque côté du filet. Une plus grande implication du gardien augmente du même coup la sécurité des défenseurs en poursuite de rondelle.

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Inconduites de partie (règlement 23)

Auparavant, seules les pénalités pour plaquage par-derrière et pour avoir donné de la bande pouvaient être doublées d'une inconduite de partie qui, si elle survenait une seconde fois, entraînait une suspension d'un match. De nouvelles infractions entrent désormais dans cette catégorie. Les punitions pour mise en échec basse (clipping), assaut, coup de coude, obstruction ainsi que les contacts avec le genou, les coups de tête et les «six-pouces» entrent dans cette catégorie. Autrement dit, on tient compte d'une plus grande variété de pénalités potentiellement dangereuses et on met en garde les récidivistes.

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Abolition du «Spin-O-Rama» en tir de pénalité et en tir de barrage (règlement 24)

Le spectacle y perd, diront certains, mais les gardiens ne seront plus pris en défaut par des stratagèmes qui les faisaient mal paraître.

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Élargissement du recours au juge de but vidéo (règlement 38)

La LNH sait que même en ayant recours au juge de but vidéo, elle ne pourra pas obtenir une décision véridique dans 100% des cas. Mais les officiels pourront désormais y avoir recours pour les aider à déterminer la légitimité de tous les buts potentiels. Il y aura davantage de situations où les opérations hockey pourront, grâce à une reprise vidéo claire, corriger la décision de l'arbitre sur la glace. Les juges de but vidéo seront également appelés à «guider» les arbitres dans les cas de sifflet prématuré, d'intention de siffler ou d'un officiel ayant perdu la rondelle des yeux. Par ailleurs, les opérations hockey entendent réclamer des preuves vidéo plus précises pour renverser la décision de l'arbitre sur la glace à la suite de buts ayant été marqués grâce à un mouvement intentionnel du patin. Ça risque d'en prendre plus pour refuser un but marqué avec le patin...

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Faire trébucher un adversaire, c'est bien des choses (règlement 57)

La ligue s'est aperçue que les joueurs plongeaient dans toutes sortes de situations de façon désespérée. Lorsque le joueur qui chutait touchait à la rondelle avant d'entrer en contact avec un adversaire, l'officiel fermait les yeux. Ce ne sera plus le cas. À partir de maintenant, lorsqu'un joueur plonge et fait trébucher l'adversaire avec son corps, son bras ou son épaule, il sera puni même s'il a pu toucher à la rondelle avant le contact. À la limite, un défenseur qui plonge pour bloquer un tir et qui entre en contact avec un attaquant est susceptible d'être puni.

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Haro sur les plongeons et réactions exagérées (règlement 64)

«La situation est devenue hors de contrôle», disait Colin Campbell, vice-président aux opérations hockey, durant la finale de la Coupe Stanley. Une amende sera donc infligée aux joueurs à partir de la deuxième offense jusqu'à concurrence de 5000 $ à la cinquième offense. Ce n'est pas très dissuasif, on s'entend. Les entraîneurs aussi seront mis à l'amende pour ne pas avoir empêché leurs récidivistes d'en beurrer trop épais.

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Plus de temps à perdre à la mise en jeu (règlement 76)

À la suite d'un dégagement refusé, les équipes avaient adopté comme tactique d'envoyer un ailier peu habitué aux mises en jeu pour prendre la remise suivante dans sa zone et de voir cet ailier être chassé de la mise en jeu. Cela donnait des secondes de répit supplémentaires à ses coéquipiers. Dorénavant, un seul joueur est désigné à la mise en jeu. S'il commet une irrégularité à ce moment-là, il recevra un avertissement. S'il répète sa manoeuvre illégale, une pénalité mineure de banc sera infligée à l'équipe en défense.

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Des changements à la prolongation (règlement 84)

Trop de matchs se décident en tirs de barrage, estime la LNH. Il faut favoriser les buts en prolongation. Pour y arriver, les équipes changeront de côté au terme de la troisième période, replaçant les deux formations dans une situation de long changement par rapport à leur banc respectif. Plus de buts sont susceptibles d'être marqués lorsque les joueurs sont fatigués et qu'ils ne peuvent retourner au banc, et chaque changement de joueur ouvre davantage le jeu. De plus, la surface de jeu sera nettoyée à la pelle avant la prolongation, et non pas avant les tirs de barrage. À noter aussi que la procédure exigeant des entraîneurs qu'ils soumettent une liste de trois patineurs pour les tirs de barrage a été éliminée.

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Que le jeu reste en zone offensive! (règlement 85)

Même si l'équipe en attaque peut être techniquement responsable d'un arrêt de jeu, certaines situations provoqueront dorénavant des mises en jeu en zone offensive. Les rondelles déviées à l'extérieur de la patinoire lors d'une tentative de tir - que ce soit dévié sur le filet, la rampe, la baie vitrée ou même par un coéquipier - sont toutes des situations où le jeu sera repris en zone offensive. Même chose pour les rondelles qui se retrouvent coincées sur le but ou qui, à la suite d'une déviation, fracassent la baie vitrée. Bref, on ne veut pas pénaliser l'équipe qui tente de marquer un but en renvoyant tout le monde en zone neutre!

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Du nouveau aux cercles de mises en jeu

En plus des nouveaux changements, un règlement sera mis à l'essai en matchs préparatoires et sera soumis à l'approbation de la ligue et des joueurs avant la saison. Il s'agit tout simplement d'éloigner les traits hachurés de chaque côté des cercles de mises en jeu afin qu'ils passent de trois pieds à cinq pieds et sept pouces, soit les dimensions des patinoires internationales. Ce changement n'est pas pour la forme: le Comité de compétition croit que cela aidera à générer plus d'offensive car les attaquants seront moins facilement neutralisés par les ailiers adverses après la mise en jeu et donnera un peu plus d'espace pour faire des jeux. Ça pourrait également diminuer le nombre de mêlées à la mise en jeu.

> Réagissez à ces changements sur le blogue de Mathias Brunet