Les casinos, les clubs, le soleil du désert le jour et les lumières de la Strip la nuit. Las Vegas aurait tout un pouvoir d'attraction auprès des joueurs de la Ligue nationale de hockey, selon un Québécois qui a joué au hockey à l'ombre des palmiers de la ville.

«Tous les gars de l'ECHL veulent aller là-bas», note Alex Bourret, qui a disputé 36 matchs dans l'uniforme des Wranglers de Las Vegas lors de la saison 2009-2010.

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À l'époque, le choix de première ronde des Thrashers d'Atlanta revenait d'un passage peu concluant en Corée. Il cherchait une équipe, mais la saison était trop avancée pour qu'il puisse jouer dans la Ligue américaine. «Les Wranglers étaient avant-derniers, alors je me suis dit que je pourrais les aider à monter», explique-t-il en entrevue.

Alex Bourret avait 23 ans quand il est parti jouer au hockey à Las Vegas. Lui-même n'a pas cédé aux tentations de la ville: il a récolté 46 points en 36 matchs dans le but de remonter dans la Ligue américaine. Mais certains de ses coéquipiers étaient plus dissipés.

«Ce n'est pas n'importe qui qui peut aller jouer là-bas, croit Bourret. Un jeune de 19 ans qui irait là-bas, son développement en prendrait un coup.

«J'avais des coéquipiers qui aimaient tellement ça, Vegas, qu'ils ne retournaient même pas chez eux l'été, dit-il. Il y en a même qui vivent encore là-bas et qui ne jouent même plus au hockey.»

Une équipe sans aréna

Les Wranglers attirent un drôle de mélange de spectateurs. Il y a d'abord les touristes un peu éméchés, «qui ne sont pas vraiment là pour le hockey». Il y avait aussi les Québécois en vacances qui passaient le voir jouer.

Mais il y avait également une base de partisans fidèles. «Ils étaient 500 à peu près, raconte Bourret. En tout, je dirais qu'on avait parfois 2000 spectateurs, parfois 1000. Les matchs les plus populaires, c'étaient ceux qu'ils organisaient une ou deux fois par année à minuit.»

Selon des chiffres fournis par l'équipe, les Wranglers ont attiré une moyenne de 4581 spectateurs par match la saison dernière. Il s'agit d'une assistance dans la moyenne de l'ECHL, ce qui tend à prouver que le hockey peut fonctionner dans la plus grande ville du Nevada.

Mais l'équipe connaît son lot d'ennuis. Cette année, la saison a même été suspendue puisque l'équipe a perdu son aréna, situé à côté de la Strip. Elle ne trouve pas d'endroit où jouer. Les Wranglers espèrent avoir réglé le problème pour la saison prochaine.

Bourret croit-il qu'une équipe de la LNH pourrait avoir du succès à Las Vegas? Non, tranche-t-il. «Je ne pense pas que ce serait une bonne idée. Les gars dans la LNH ont de gros salaires. Je pense qu'il y aurait pas mal de dérapages. On est tous humains.»