Patrice Brisebois, Brian Savage, Oleg Petrov, Mike Ribeiro, Saku Koivu, José Théodore... C'était il y a 15 ans, autant dire une éternité.

Aujourd'hui, il ne reste rien de l'équipe de 1999 du Canadien. Tous les joueurs ont pris leur retraite ou portent les couleurs d'une autre équipe. Tous sauf un: un certain Francis Bouillon, qui donnait cette année-là ses premiers coups de patin dans la LNH.

Dernier survivant de cette époque qui semble si lointaine, Bouillon espère entamer à l'automne sa 12e saison avec le Canadien. Il n'a toujours pas de contrat en poche, et des pourparlers ont lieu avec d'autres équipes, mais le défenseur de 38 ans s'accroche toujours à l'espoir de commencer la saison en bleu, blanc et rouge.

«On a eu des pourparlers avec d'autres équipes. Mais je veux attendre. Je ne suis pas prêt à déménager encore, dit-il. Le Canadien me dit qu'il n'a pas fermé la porte encore. Alors j'attends et on verra bien.»

Bouillon savait dès le printemps qu'il passerait l'été dans l'incertitude. La priorité du Canadien allait au «dossier Subban». Le contrat du défenseur étoile est maintenant ficelé depuis 10 jours, mais Bouillon attend toujours.

Le directeur général de l'équipe explique qu'il a «des choses à régler à l'interne» avant de sceller le sort du doyen de l'équipe. Marc Bergevin assure que le retour de Bouillon peut aller de pair avec le rôle accru qu'auront Jarred Tinordi et Nathan Beaulieu cette saison.

«Je sais exactement le rôle qu'on voudrait donner à Francis. Je n'ai aucun problème à lui offrir ce type de rôle, dit-il. Je n'ai pas fermé la porte.»

«C'est une possibilité de le revoir, mais il n'y a pas de garantie, ajoute Bergevin. Moi, Michel [Therrien], les joueurs et les partisans apprécions beaucoup Francis Bouillon. C'est un gars qui donne tout. C'est un gars de caractère. Moi-même, je suis un fan de Francis Bouillon.»

Le «parrain» de l'équipe



Avec les départs de Brian Gionta et de Josh Gorges, le Canadien a perdu ses deux plus grands meneurs. Bouillon est un autre de ces vétérans capables de fouetter les troupes. Michel Therrien le présente comme «un vétéran, une sorte de godfather» de l'équipe.

Ce statut de vétéran est un paradoxe: il pourrait l'aider à obtenir un nouveau contrat d'une saison avec le Canadien, mais son âge lui nuit également.

«J'aimerais savoir ce qui m'attend le plus vite possible. Mais je sais qu'un joueur comme moi, à mon âge, devra peut-être attendre un peu plus longtemps. Ça pourrait aller au mois de septembre, il va y avoir des blessés au camp, et peut-être qu'une équipe cherchera un défenseur», note Bouillon, lucide.

En attendant, le défenseur se tient en forme. Il s'entraîne et prend son mal en patience. «Les gens me demandent ce que je veux faire après le hockey. Je ne le sais même pas. J'ai encore la passion pour ce sport. Je vais prendre une décision quand je vais arrêter de jouer, mais en ce moment, j'ai encore le goût de jouer au hockey.»

La saison dernière, Bouillon avait un contrat d'un an pour 1,5 million.