De l'avis de plusieurs, Lars Eller a gagné quelques dollars avec ses performances étincelantes lors des dernières séries éliminatoires. Il a aussi gagné en stabilité.

L'attaquant s'est entendu avec le Canadien sur les conditions d'un contrat de quatre ans. Il s'agit d'une entente totale de 14 millions, pour une moyenne annuelle de 3,5 millions, des chiffres identiques au contrat d'un autre centre de l'équipe, David Desharnais.

«Le salaire, la pression et les attentes vont souvent de pair et je l'ai constaté à Montréal, a mentionné Eller, joint au téléphone à Toronto, d'où il s'apprêtait à rentrer au Danemark. Mais je m'impose déjà moi-même de la pression. Ce contrat m'indique aussi à quel point l'organisation a confiance en moi et c'est bon de voir ça. C'est maintenant à moi de jouer de mon mieux.»

Son salaire moyen de 3,5 millions sera donc supérieur à la demande de 3,1 millions qu'il avait déposée en arbitrage, et à des années-lumière de l'offre de 1,65 million déposée par le CH. Ces montants, rappelons-le, étaient toutefois basés sur une entente à court terme. Dans le cas présent, Eller aurait pu devenir joueur autonome en 2016 et a sacrifié deux saisons d'autonomie complète, ce qui lui a permis d'obtenir davantage.

Quel Lars Eller?

La saison dernière, Eller a inscrit 12 buts et 14 aides pour 26 points en 77 matchs. Il a ajouté 13 points en 17 sorties en séries. Ses performances au printemps lui ont permis de faire oublier une deuxième moitié de saison épouvantable. À ses 35 derniers matchs, il a été limité à 6 points et a présenté un différentiel de -15.

«Marc (Bergevin) et la direction ont tenu compte de tous les facteurs, estime Eller. Ç'a été une saison de hauts et de bas et mes performances en séries m'ont certainement aidé. Mais c'est une relation qui va bien au-delà des dernières séries. Je suis ici depuis quatre ans. La direction me connaît bien, elle sait ce que j'ai à offrir. Et je sais à quoi m'attendre de cette équipe.»

Eller était joueur autonome avec compensation. Le Danois de 25 ans devait comparaître ce matin en arbitrage, un exercice généralement difficile pour la relation entre un joueur et une équipe.

«Mettez-vous à la place du joueur. Les avocats de l'équipe plaident contre les vôtres et expliquent pourquoi vous êtes trop payé, ce que vous avez fait de mal. Les joueurs sont humains et en tant qu'équipe, tu ne veux pas jouer dans leur tête», rappelait un dirigeant d'équipe, joint plus tôt par La Presse.

«Une fois que tu déposes la demande, tu sais que c'est une possibilité, donc tu dois être réaliste, rappelle Eller. Si je n'avais pas été prêt, je ne l'aurais pas fait. Mais les deux clans souhaitaient en arriver à une entente à long terme. L'arbitrage était plutôt un dernier recours, si rien n'avait fonctionné.»

Le centre toujours congestionné

Cette entente confirme que la ligne de centre du Canadien demeure toujours aussi engorgée et qu'elle le sera pour deux ans, à moins d'une transaction. Le contrat d'Eller expire en 2018, un an après celui de Desharnais, tandis que celui de Tomas Plekanec vient à échéance dans deux saisons. Dans une telle situation, Alex Galchenyuk semble destiné à rester à l'aile à moyen terme.

Il faudra toutefois voir quelle sera la hiérarchie parmi ces centres. Excellent défensivement, Plekanec n'est pas irremplaçable dans les missions offensives, comme en font foi ses 43 points la saison dernière malgré une utilisation généreuse en avantage numérique. Si Eller maintient son niveau de jeu des dernières séries, il pourrait forcer Michel Therrien à augmenter ses minutes de jeu.