Josh Gorges vit le supplice de la goutte. L'intention du Canadien de l'échanger s'est ébruitée en marge du repêchage, le week-end dernier, et le défenseur de 29 ans passe des heures difficiles à digérer la réelle possibilité que son association avec le Tricolore soit terminée.

«Je suis sous le choc d'entendre que ce genre de pourparlers me concerne, a-t-il confié à La Presse d'une voix éteinte. Je n'aurais jamais imaginé que ce genre de chose se produirait. J'imagine que c'est la business du hockey.

«Au bout du compte, on doit jouer là où on nous le dit.»

Au centre de l'affaire, il y a une clause de non-échange qui permet à Gorges d'apposer son veto à toute transaction qui l'enverrait dans l'une des 15 formations chapeautées par cette clause. Les Maple Leafs de Toronto, qui sont intéressés à lui, font partie de ces équipes où Gorges préfère ne pas aller.

Visiblement, il faudrait que la situation ait atteint un point de non-retour avec le Canadien pour qu'il renverse sa décision. Dans l'intervalle, toutefois, le valeureux s'est dit prêt à réduire le nombre d'équipes pour lesquelles il apposerait son veto.

«Jamais je n'ai demandé à être échangé, insiste-t-il. Montréal est ma maison et le Canadien est mon équipe depuis huit ans et demi. J'ai toujours porté ce chandail-là avec fierté afin de l'aide à l'amener à la Coupe et ça ne changera pas.

«C'est hors de mon contrôle à savoir si je serai de retour la saison prochaine. Ma compréhension des choses, c'est que ce ne sera probablement pas le cas. Mais si ce n'était que de moi, je demeurerais ici.»

Gorges, qui gagne un salaire de 3,9 millions pour encore quatre autres saisons, tente de rationaliser et de comprendre ce qui arrive, mais n'a pas réponse à ses questions. Le directeur général Marc Begrevin ne lui a pas fait part de ses intentions non plus.

«Je laisse ce genre de communications à mon agent, mais de ce que je comprends, l'équipe cherche à libérer du salaire», a noté Gorges.

Ce n'est peut-être pas un hasard si cela survient au moment où le CH s'apprête à déposer une offre au défenseur Dan Boyle, qui sera joueur autonome sans compensation dès demain. Selon ce que l'agent de Boyle a indiqué à La Presse, le Canadien semble très intéressé à ses services.

Ultimement, si Bergevin est déterminé à liquider le salaire de Gorges, il pourrait soumettre son nom au ballottage, selon ce qu'avance Bob McKenzie du réseau TSN. Une décision draconienne à l'endroit d'un joueur qui, en dépit d'un talent limité, s'est acquitté de son mieux d'un mandat de défenseur numéro 3 à Montréal.

«Ce sont des journées difficiles, a résumé Gorges. Je suis entre deux eaux à ne pas savoir ce qui est vrai et ce qui est une rumeur. Si je me retrouve au ballottage, où vais-je me ramasser? J'attends désespérément en me raccrochant au soutien de ma famille pour éviter que ça m'affecte trop...»