Un recruteur d'une équipe de l'Association de l'Est soutenait cette semaine que le repêchage de la LNH qui aura lieu cette année à Philadelphie «ne sera pas le Klondike».

«Les équipes qui vont sélectionner les 10 ou 12 premiers joueurs ne se tromperont pas vraiment, a d'abord mentionné cet évaluateur. Mais par la suite, il y a comme un trou et ce n'est qu'au milieu de la deuxième ronde qu'on voit réapparaître une autre gamme de joueurs intéressants.

«Je ne serais pas surpris que des équipes reculent - surtout si elles visaient un joueur qui a été choisi plus tôt - et qu'elles échangent leur premier choix contre deux choix plus tardifs.»

C'est en plein ce à quoi réfléchit présentement le directeur général du Canadien, Marc Bergevin.

En raison des rapports mitigés qu'il a reçus au sujet du repêchage de cette année, Bergevin constate que le 26e choix pourrait le laisser sur sa faim, de sorte qu'il étudie la possibilité de s'en départir.

«C'est un repêchage qui va un peu dans tous les sens, et ça ne me surprendrait pas qu'il y ait du mouvement du côté des rangs de sélection, a-t-il indiqué. C'est une possibilité de notre côté en tout cas.

«On peut décider de reculer et d'échanger ce choix-là contre d'autres choix plus tard, ou alors essayer d'avancer dans le but d'aller chercher un joueur qu'on est certain d'aimer davantage.»

Beaucoup de mouvement à prévoir

Le niveau d'activité et de tractations ces jours-ci est particulièrement élevé. Tout en haut du tableau, les Panthers de la Floride et les Oilers d'Edmonton sont perçus comme étant deux équipes susceptibles de monnayer leur haut choix de première ronde.

«C'est un peu spécial cette année, convient Bergevin. Ce que j'entends de Trevor Timmins et son équipe, c'est que ce repêchage n'est pas aussi "profond" en termes de talent que celui de l'an dernier et celui de l'année prochaine. C'est toujours possible que des joueurs puissent glisser et se rendent jusqu'à nous. Mais c'est une fois rendu sur le plancher du repêchage qu'on pourra mieux juger.»

De potentiels joueurs d'impact sont souvent disponibles en fin de première ronde. Mais s'ils le sont encore, c'est parce que divers facteurs - personnalité, inconstance, manque de progression dans la dernière année, etc. - ont fait baisser leur cote. Si le Tricolore maintient son 26e choix, le vendredi 27 juin à Philadelphie, il devra donc choisir entre deux options: sélectionner un joueur au potentiel moins élevé mais qui a de meilleures chances d'atteindre la LNH dans un rôle précis, ou encore miser sur un joueur dont l'avenir est plus incertain mais dont les outils de base demeurent supérieurs.

«Rendu au 26e rang, aucun joueur n'est garanti de jouer dans la LNH, rappelle le DG. Il y a toujours un risque, et ce risque grandit à mesure qu'on avance dans la première ronde.»

Mais les pourparlers entourant les transactions sont loin de se limiter à la séance de repêchage.

Un influent agent de joueurs a prédit à La Presse qu'il y aurait plus d'échanges dans la semaine du repêchage que jamais auparavant.

«C'est le résultat de l'arrivée de plusieurs nouveaux directeurs généraux qui ont la pression de gagner et qui constatent qu'ils ne pourront pas se relancer grâce aux joueurs autonomes, a indiqué cet agent. Il ne va leur rester que le marché des échanges.»

Bergevin n'est pas en désaccord avec cette analyse car le groupe de joueurs qui deviendront autonomes le 1er juillet n'est pas des plus inspirants.

«Personnellement, je ne suis pas un gros fan du 1er juillet, a soutenu le DG. Tu peux améliorer ton équipe, mais il faut faire attention à cette date-là.»