Durant les séries éliminatoires, le directeur général du Canadien Marc Bergevin avait indiqué que sa décision était déjà prise en ce qui concernait une prolongation au contrat de Michel Therrien. Il ne restait qu'à en déterminer les modalités.

Après une dizaine de jours de discussions et des négociations formelles d'à peine 24 heures, l'entraîneur-chef a accepté un nouveau pacte de quatre ans, samedi après-midi.

Une prolongation de deux ans aurait paru timide, alors qu'une entente l'assurant de trois années de salaire aurait été dans les normes. Or, la quatrième année qui s'ajoute permettra à Therrien de déployer encore davantage ses ailes derrière le banc. Bergevin, qui a maintes fois insisté sur le besoin de stabilité chez le Canadien après que l'organisation eût passé des années à changer de coach de façon régulière, est prêt à faire un bon bout de chemin avec lui.

« Les équipes qui ont du succès dans la Ligue nationale ont de la stabilité, a soutenu Therrien à l'occasion d'un appel-conférence. C'est un message important qui est envoyé aux joueurs. 

« On veut tous que l'équipe progresse et le fait que l'organisation pose un tel geste de stabilité envers son entraîneur-chef, je le prends comme une belle marque de confiance. »

Il ne restait qu'une autre saison à écouler au contrat actuel de Therrien et il était clair que Bergevin allait le récompenser pour deux campagnes au cours desquelles il a mené le Tricolore en séries éliminatoires, et même en finale d'Association ce printemps.

Depuis qu'il est à la barre de l'équipe, l'homme de 50 ans a compilé un dossier de 75 victoires, 42 défaites et 13 revers en prolongation.

« Ce que je retiens, c'est qu'on a beaucoup progressé depuis deux ans », a relevé Therrien.

Certes, aucun entraîneur embauché à long terme n'est à l'abri d'un congédiement. John Tortorella, mis à la porte par les Canucks de Vancouver après la première saison d'un contrat de cinq ans, en est un exemple probant. Mais Bergevin, un homme pourtant émotif, sait garder la tête froide lors des passages à vide de son équipe. De sorte que ça prendra plus qu'une léthargie de son équipe pour l'inciter à changer de pilote.

Des ajustements continuels

Therrien a peut-être été conforté dans ses méthodes, mais il assure qu'il continuera de parfaire son métier au fil des quatre prochaines années.

« On s'ajuste continuellement au fil d'une saison, a-t-il noté. Il faut s'assurer que le message passe et qu'on entretien ne l'esprit d'équipe. La communication entre le groupe d'entraîneurs et les joueurs est importante.

« Par ailleurs, notre personnel se réunit durant l'été pour analyser les nouvelles tendances dans le hockey. Quand tu coaches, tu dois être à la page, que ce soit en termes de technologies, de systèmes de jeu ou d'entourage. »

Therrien a insisté sur le fait que les succès du Canadien depuis son arrivée en poste étaient le fruit d'un travail d'équipe. Or, il n'est pas exclu que Therrien perde les services de son adjoint Gerard Gallant, qui est pressenti pour le poste d'entraîneur-chef chez les Panthers de la Floride.

« J'ai des sentiments partagés par rapport à cela, a avoué Therrien. Je serais content qu'il ait l'opportunité de redevenir entraîneur-chef car je suis convaincu qu'il ferait un excellent travail. Mais d'un côté purement égoïste, je serais content de le ravoir. C'est un très bon allié pour moi. »