Durant les séries éliminatoires, le nom de Dale Weise a été lié à tout ce qui cloche au sujet du protocole entourant les commotions cérébrales dans la LNH. Mais l'attaquant du Canadien, qui a repris l'entraînement en gymnase, hier à Winnipeg, estime que ce protocole est plus efficace que ne le suggèrent certains bien-pensants.

«La seule chose qui me dérange dans ce débat, c'est d'entendre des gens qui n'écoutent pas le hockey et qui n'en connaissent pas les ramifications s'exprimer sur le sujet et déterminer quand un joueur devrait ou ne devrait pas revenir au jeu», a indiqué l'ailier de 25 ans, qui ne ressent plus de symptômes depuis son départ de Montréal, le 2 juin.

«Il y a un protocole en place, et les médecins sont là pour l'appliquer. Si l'expertise médicale n'est pas suffisante, je ne sais pas ce qui l'est.»

La commotion qu'a subie Weise dans le cinquième match de la finale de l'Association de l'Est contre les Rangers de New York était la première de sa carrière. Pourtant, certaines sensations vécues à la suite de la mise en échec de John Moore lui ont semblé familières.

«Il y a bien dû y avoir 25 fois par le passé où je me suis senti comme ça mais où je n'ai pas subi de commotion cérébrale, a-t-il admis. J'ai l'impression qu'on peut difficilement tracer la ligne à savoir ce qui est une commotion et ce qui n'en est pas une. Il y a des zones grises.»

Jouer coûte que coûte

Le commissaire Gary Bettman a déclaré avant le premier match de la finale de la Coupe Stanley que le nombre de matchs ratés en raison des commotions cérébrales avait chuté de moitié par rapport à l'an dernier. Et selon des données fournies à l'Associated Press, 53 commotions cérébrales ont été répertoriées cette année contre 78 il y a deux ans.

Aux yeux de Weise, cela illustre le fait que le protocole en place est efficace et que la LNH fait tout en son pouvoir pour réduire le nombre de commotions.

Bettman a toutefois reconnu qu'il revenait aux joueurs d'agir avec transparence et de dire exactement ce qu'ils ressentaient.

À ce sujet, Weise n'a peut-être pas menti aux médecins du Canadien comme l'a fait James Wisniewski chez les Blue Jackets de Columbus. Mais comme de nombreux autres avant lui, il insiste sur le fait que les hockeyeurs veulent jouer coûte que coûte.

«Il n'y a pas un joueur dans la Ligue nationale qui va s'assoir et dire: "Vous savez quoi? Je ne me sens pas très bien, je ne jouerai pas." Pas un seul. Les gars jouent en dépit de la douleur, malgré des os fracturés, et c'est la nature du sport.

«J'aurais voulu revenir dans le match même si ç'avait été un match de saison. Les joueurs veulent conserver leur poste dans la formation. Ils ne veulent pas dire qu'ils souffrent peut-être d'une commotion cérébrale car ils pourraient s'absenter pendant deux semaines et perdre leur emploi.»

Pas de K.-O.

Weise dit se souvenir de toute la séquence précédant sa commotion cérébrale : il se souvient de la mise en échec de John Moore, de P.K. Subban qui l'agrippe par le chandail, de son retour au vestiaire et des tests qu'il a passés...

Il n'y avait pas lieu, à son avis, de faire un plat sur son retour rapide.

«Les gens ont relevé que j'ai été parti durant dix minutes en temps réel, mais qui peut prétendre que l'absence doit être d'un certain nombre de minutes?», a-t-il demandé.

«J'ai défilé les réponses les unes après les autres, on m'a examiné, on m'a regardé les yeux, et le médecin a jugé que j'étais correct. On a fait tout le nécessaire pour s'assurer que je ne retournais pas sur la glace en dépit d'une commotion cérébrale.

«Je ne vois pas ce qu'on aurait pu faire de plus...»

Tout un printemps

Dale Weise était inconnu du grand public lorsque le Canadien l'a acquis des Canucks de Vancouver au mois de février en échange de Raphael Diaz. Moins de quatre mois plus tard, son nom est connu aux quatre coins de la LNH.

Outre la controverse entourant sa commotion, ses buts vainqueurs en ont fait un héros inattendu et sa poignée de main avec Milan Lucic n'a fait qu'attiser la rivalité Canadien-Bruins.

Quel printemps!

«Il y a des choses pour lesquelles j'aurais préféré ne pas faire les manchettes, mais à Montréal, les nouvelles prennent parfois une ampleur disproportionnée. Cela dit, j'ai vécu de grands moments durant ces séries et ça m'a fait du bien d'en retirer un peu de reconnaissance. Je n'ai jamais eu autant de plaisir à jouer au hockey que durant ces séries-là!

«Je suis parti pour Vancouver au mois d'août dernier, j'ai été échangé et j'ai vécu un incroyable parcours en séries. En revanche, l'année a été très longue. Mais maintenant que je suis revenu à la maison, c'est comme si tout s'était passé en un éclair!»

Étrangement, dit-il, les nombreuses journées de congé entre les matchs de séries lui ont permis de rester frais et dispos, de sorte qu'il se sent en grande forme physique.

«Normalement, après la saison, on sent le besoin de s'éloigner un peu du hockey, mais j'aurais envie de jouer en ce moment. Je suis prêt pour le camp d'entraînement!»

Deux contrats

D'ici le camp, toutefois, Weise a deux contrats à signer. Celui avec sa future femme, le 11 juillet, et celui qui le liera au CH au cours de la prochaine saison.

«C'est normal que l'équipe veuille parler d'abord et avant tout aux joueurs qui sont au seuil de l'autonomie, a convenu Weise, qui est lui-même joueur autonome avec compensation. Et puis, il y a le contrat de P.K. qu'on voudra régler. Il y a donc des dossiers plus urgents.

«Mais en ce qui me concerne, ce serait bien d'obtenir un contrat de quelques années, moi qui ai avancé à coups de contrats d'un an depuis quatre saisons. J'ai exprimé clairement le fait que de jouer à Montréal était un rêve devenu réalité et que j'aimerais jouer pour le Canadien le plus longtemps possible. Il s'agira simplement de s'entendre sur un montant équitable pour les deux parties.»