On pourrait tourner ça de tous les bords, on pourrait sortir toutes les statistiques possibles, mais au bout du compte, il faut probablement se mettre à reconnaître une seule chose: les Kings de Los Angeles ont un peu trop de tout pour des Rangers de New York qui sont dépassés.

Les Kings ont trop de talent, trop d'intensité, trop de robustesse. Les Kings profitent de la moindre chance pendant que les Rangers frappent la bande à grands coups de bâton, pendant qu'ils lèvent les yeux au ciel en guise de frustration. Les Rangers se cherchent, les Kings sont en plein contrôle.

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Il y avait longtemps qu'on avait vu une telle domination en grande finale. C'était peut-être à prévoir, remarquez. Au tour précédent, alors que quatre équipes étaient encore en vie, il semblait assez évident que les deux clubs de l'Ouest étaient vastement supérieurs aux deux clubs de l'Est.

Ce simple constat est en train de sauter au visage des Rangers depuis le début de la finale.

Bien sûr, on pourrait rappeler que les Kings ont eu besoin de deux prolongations pour sortir de Los Angeles avec une avance de 2-0, et avec un peu de chance, ce sont peut-être les Rangers qui auraient pu débarquer à Manhattan avec une avance de 2-0.

On pourrait. Mais soyons sérieux: a-t-on bien souvent senti les Rangers en plein contrôle depuis le début de cette série? On a plutôt l'impression que ce sont les Kings qui dictent entièrement le rythme. Quand ils lèvent le pied, les Rangers ont une chance. Mais quand les Kings décident de jouer au hockey, il arrive quoi? Il arrive en plein ce que l'on a vu hier soir, malgré le tableau des tirs au but qui pourrait nous faire croire à quelque chose de différent.

On ne sait trop ce que les Rangers peuvent faire pour combler ce retard immense de 0-3. Mieux jouer? Encore une fois, ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas eu leurs chances, surtout hier soir. Refermer le jeu? Ce n'est pas si facile contre des Kings aussi énergiques et créatifs en attaque.

Il y a aussi que pour battre un club aussi fort, ça prend la contribution des meilleurs, et depuis le début de cette finale, Brad Richards, Rick Nash et Martin St-Louis ont un gros total d'un seul point au compteur. Un seul point pour trois gros noms qui devraient faire la différence. Aucun doute, ça fait mal.

Dans le grand livre d'histoire de la LNH, les équipes qui ont pu combler un retard de 0-3 se comptent sur les doigts d'une main. Il n'y a rien, absolument rien, pour nous laisser croire que les Rangers pourront s'ajouter à cette courte mais prestigieuse liste.

Il faut croire que la logique est respectée. Après tout, les experts avaient presque tous prédit une série rapide. C'est parti pour être assez rapide, en effet.