La saison du Canadien est maintenant terminée. Que retenir de la série contre les Rangers? Dix réflexions.

La déception

Thomas Vanek est payé comme une grande vedette dans la LNH et il devait animer l'attaque. Blessé ou pas, il a manqué d'énergie et de conviction et sa production en a souffert. En cinq matchs avant la rencontre d'hier, il a obtenu deux maigres passes et une fiche de -4. Il n'a pu s'accrocher au premier trio avec David Desharnais, ni avec Tomas Plekanec. Son temps d'utilisation a été réduit à 12 minutes par match. Qui voudra lui donner un contrat à long terme à un salaire annuel de sept millions et plus? Pas Marc Bergevin j'espère...

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Photo Bernard Brault, La Presse

Thomas Vanek

Le premier de classe

Henrik Lundqvist avait donné en moyenne deux buts par rencontre avant son vilain match de mardi. Il a remporté deux matchs sur trois à Montréal, de quoi effacer cette réputation de gardien allergique au Centre Bell. D'ailleurs, il a volé la vedette lors de la deuxième rencontre à Montréal alors que le Canadien l'a attaqué de toutes parts, surtout en première période. Son style bien particulier, campé profondément dans son filet, a valu quelques buts au CH, mais il a été dominant dans l'ensemble.

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Photo André Pichette, La Presse

Henrik Lundqvist

Le tournant

Malgré la dégelée de 7-2 dans la première rencontre et la victoire du CH dans le troisième match à New York avec Dustin Tokarski devant le filet, la blessure subie par Carey Price a eu un impact sur le déroulement de la série. Surtout avec la performance moyenne de Tokarski à son premier match, le deuxième au Centre Bell. On peut d'ailleurs imaginer le scénario inverse: que serait-il advenu si les Rangers avaient perdu Lundqvist et confié le filet à Cam Talbot? Questions hypothétiques, évidemment, auquel il est impossible de répondre. La perte de Price n'explique pas la défaite du CH, les Rangers méritent plus de considération, mais sa blessure a été un facteur qu'il faut évoquer.

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Photo Bernard Brault, La Presse

Carey Price

La révélation

Les échos en provenance de New York répétaient à quel point le premier choix du Canadien en 2007, Ryan McDonagh, offrait du jeu de qualité. Il a été phénoménal contre son ancienne organisation et a éclipsé P.K. Subban, pourtant épatant lors des deux premières rondes. Dans les cinq premiers matchs contre le CH, il a obtenu neuf points, avec une fiche de +2. Il a joué en moyenne 26 minutes par rencontre, le plus haut total chez les joueurs de son équipe. Un éventuel candidat au trophée Norris?

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Photo André Pichette, La Presse

Ryan McDonagh

La bonne nouvelle

Malgré une longue absence, Alex Galchenyuk a donné du «punch» à l'attaque et marqué le but gagnant en prolongation dans la troisième rencontre, en plus d'ajouter deux points mardi. Le jeune homme a 20 ans seulement et beaucoup de cran. Il en faut pour se signaler dans de tels moments de haute tension, dans une forme physique moindre que celle de ses coéquipiers. En quatre matchs avant la rencontre d'hier, il avait amassé trois points. Ce garçon sera très bon, très longtemps. C'est un baume sur les plaies de l'équipe. Reste à voir si on l'utilisera au centre ou à l'aile à l'avenir.

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Photo Bernard Brault, La Presse

Alex Galchenyuk

Le courage

Derek Stepan n'avait jamais raté un match en quatre ans de carrière. Malgré une fracture à la mâchoire subie dans la troisième rencontre, il a poursuivi le match, mais a été forcé de rater la quatrième pour subir une intervention chirurgicale. Il était de voyage ces derniers jours et il a participé à la rencontre de mardi malgré la douleur, avec un protecteur facial complet, et il a offert une grande performance malgré la défaite. Une autre source d'inspiration pour ses coéquipiers, qui n'en manquaient déjà pas avec l'histoire de Martin St-Louis et celle de Dominic Moore, qui a perdu sa femme à la suite d'un cancer l'an dernier.

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Photo Eric Bolte, USA Today

Derek Stepan

L'inspiration

Martin St-Louis, qui d'autre? Sans lui, les Rangers ne seraient pas en finale. Le DG Glen Sather peut prendre une bonne pouffée de son cigare. Le Québécois lui a coûté deux choix de première ronde et Ryan Callahan, mais cette transaction s'inscrit dans le registre des échanges essentiels pour gagner. Depuis la mort de la mère de St-Louis, les Rangers ont une fiche de six victoires contre seulement deux défaites, et l'ancien capitaine du Lightning a huit points au cours de cette séquence. Un grand joueur, un grand leader, un gagnant. Que dire de plus?

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Photo Bernard Brault, La Presse

Martin St-Louis

Le cran

Selon la logique, Michel Therrien aurait confié le poste de gardien au numéro deux de l'organisation, Peter Budaj. Mais celui-ci a connu une fin de saison catastrophique et il a été mauvais en troisième période en remplacement de Price. Dustin Tokarski, 24 ans, avait donné un blanchissage à Therrien en saison et a prouvé qu'il avait du sang-froid en remportant l'or au Championnat mondial junior, la Coupe Memorial et la Coupe Calder dans la Ligue américaine. Donnons à Michel Therrien le mérite qui lui revient, il a osé et sa décision était la bonne. Et si Jon Cooper avait fait la même chose avec Kristers Gudlevskis en première ronde?

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Photo André Pichette, La Presse

Michel Therrien

Le bonnet d'âne

On reproche aux Bruins de jouer les brutes quand ils tirent de l'arrière. Brandon Prust a fait la même chose lors du premier match contre les Rangers. Et dans la deuxième rencontre, il a cherché à blesser le meilleur centre adverse, Derek Stepan, en le frappant à la tête bien après que celui-ci eut décoché son tir, et d'un angle mort. Le type de geste dangereux qu'on doit éliminer dans la LNH pour contrer le fléau des commotions cérébrales. Le cas typique d'un joueur de soutien qui cherche à ralentir l'adversaire en blessant les meilleurs éléments de l'autre équipe. Prust a reçu deux matchs de suspension, il en aurait sans doute eu plus si son geste était survenu en saison. John Moore n'a guère été plus brillant par la suite.

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Photo Bernard Brault, La Presse

Brandon Prust

Le guerrier

David Desharnais n'est pas le plus costaud ni le plus grand, mais il s'est battu, lui. Après un début de saison difficile, Desharnais s'est replacé tranquillement pour terminer l'année en force, et il a été fumant dans cette ronde contre les Rangers. Il a joué comme un véritable centre numéro un et a brillé au chapitre de la possession de rondelle. Il n'a cessé d'alimenter ses ailiers, une facette du jeu qui ne réussit pas toujours à Tomas Plekanec et à Lars Eller. Même s'il se frottait à des plus costauds que lui, il n'a jamais reculé dans les coins, contrairement à certains de ses coéquipiers. Beaucoup, beaucoup de caractère, ce Desharnais!

Photo Bernard Brault, La Presse

David Desharnais