Le Canadien ne pouvait quand même pas espérer que Dustin Tokarski vole le quatrième match de la série comme il l'avait fait trois soirs plus tôt. Ses coéquipiers devaient y mettre du leur.

En définitive, le jeune gardien a été à la hauteur de la situation. Il a réussi quelques brillants arrêts - surtout en deuxième période - qui ont gardé son équipe dans le match. Mais les patineurs du Tricolore, eux, n'ont guère été plus convaincants que mercredi soir. Certains se sont imposés - on pense à David Desharnais et à Alex Galchenyuk - , mais Thomas Vanek et Alexei Emelin ont été particulièrement navrants.

Certes, le Canadien - à la fois si proche et si loin - a réussi à amener ce match en prolongation. Mais c'est bien parce que les Rangers ont manqué d'opportunisme autant que lui.

Cela a donné un match bien en deçà du spectaculaire verbiage qui l'avait précédé. Heureusement que les dernières minutes de la troisième période, au cours desquelles les deux formations ont exercé une pression soutenue en zone offensive, ont pu racheter quelque peu ce spectacle.

Qu'un héros digne de ce nom soit venu fermer les livres n'est pas à dédaigner non plus... Mais comme Carl Hagelin et Derick Brassard avant lui, Martin St-Louis a battu Tokarski après avoir été laissé libre par les joueurs du Canadien. Michel Therrien n'a pas dû aimer.

Il s'attendait sûrement à une meilleure exécution de ses hommes afin qu'ils évitent d'être poussés au bord du précipice.

Ineptes en supériorité

Son ineptie en supériorité numérique a empêché le Canadien de dominer un match que les Rangers lui avaient offert.

Comment une équipe peut-elle espérer se donner du rythme si elle ne bâtit pas une seule attaque menaçante après s'être fait offrir 3 supériorités numériques dans les 10 premières minutes du match? Surtout quand, comble du comble, elle permet à l'adversaire à court d'un homme de prendre les devants ?

Heureusement que P.K. Subban a mis fin à la disette de 14 vaines supériorités numériques depuis le début de la série en nivelant la marque 2-2. C'était bien la moindre des choses car, au total, le CH a bénéficié de huit attaques massives et n'a récolté que huit tirs au but. Ne cherchons pas plus loin.

Enfin, si, cherchons plus loin, car il y a quand même eu passablement de temps à forces égales.

Il se cachait une bonne blague dans les statistiques officielles de la LNH, car on a collé aux hommes de Michel Therrien seulement 10 revirements dans tout le match. Pourtant, l'équipe a passé son temps à remettre la rondelle aux Rangers!

Les mauvais changements de trio n'ont pas aidé non plus. L'un d'eux a libéré Brassard et permis à ce dernier de battre Tokarski en échappée avec moins d'une minute à faire en deuxième période. Francis Bouillon a péché là-dessus.

À la lumière de ce match, quand on voit le rendement des deux équipes depuis deux matchs, on se dit que l'équipe représentant l'Ouest risque de se payer un festin en finale de la Coupe Stanley...