Même s'il reste une année à son contrat, Peter Budaj pourrait bien avoir joué son dernier match avec le Canadien.

L'entraîneur-chef Michel Therrien a eu raison de lui préférer une nouvelle fois Dustin Tokarski, qui a été le héros incontestable de ce troisième match. Et à voir la façon dont le gardien de 24 ans a transporté son équipe - dans un contexte de forte pression -, le Canadien pourrait bien s'être déniché un nouveau second pour Carey Price.

Avec devant lui des coéquipiers hésitants, qui n'ont pas eu le début de match espéré et qui ont peiné toute la soirée à trouver leur rythme, Tokarski s'est imposé par son calme, repoussant 35 rondelles. Il a cédé deux fois en 60 minutes, mais ses coéquipiers ne l'ont pas exactement aidé. Sur le premier but, Josh Gorges, qui avait trop reculé sur un surnombre des Rangers, lui a foncé dedans et lui a fait perdre l'équilibre. Gorges avait tenté de sauver la situation en effectuant lui-même un arrêt, mais Carl Hagelin a sauté sur le retour avec un Tokarski en position vulnérable.

Et sur le but égalisateur, marqué avec à peine 29 secondes à faire dans le match, c'est Alexei Emelin qui a fait dévier la rondelle dans le filet avec son patin. Dommage parce que l'arrêt qu'il venait de réaliser aux dépens de Martin St-Louis semblait mettre la touche finale à une performance impressionnante.

Le CH espérait qu'il puisse garder son équipe dans le match ; eh bien Tokarski a fait bien plus que cela, il a réalisé un vol qualifié.

En dépit du faible pointage, ce n'est pas comme si le Tricolore avait joué un grand match défensif. Les attaquants ont laissé les Rangers prendre de la vitesse en zone neutre et entrer à loisir en zone offensive. Quant aux défenseurs, leurs nombreux revirements au moment d'orchestrer des sorties de territoire ont prolongé indûment le temps passé derrière leur ligne bleue.

Une chance que Tokarski était là !

La confiance du Canadien peut être ragaillardie à l'idée que même en l'absence de Carey Price, il peut compter sur un gardien capable de faire la différence.

C'est de bon augure pour l'avenir.

Tokarski a signé récemment une prolongation de contrat de deux ans et la deuxième année de cette entente est à sens unique, c'est-à-dire qu'elle l'assure d'un salaire de la Ligue nationale.

Ça témoignait de la confiance que le Tricolore lui portait. Hier, au Madison Square Garden, il a démontré qu'elle était tout à fait justifiée.