Au milieu de vedettes comme Rick Nash, Brad Richards et Martin St-Louis, des joueurs de moindre stature se sont imposés pour permettre aux Rangers de New York d'être là où ils sont aujourd'hui.

Le trio formé de Derick Brassard, Benoit Pouliot et Mats Zuccarello a été l'unité des Rangers la plus constante aux yeux de l'entraîneur-chef Alain Vigneault, qui a réuni Pouliot et les deux autres le 6 janvier.

C'était un beau cadeau pour la nouvelle année.

«On se complète tellement bien, il y a de tout dans notre trio», a signalé Brassard, dont les 18 buts cette année constituent un sommet en carrière.

«On est des joueurs de types différents, et en matchs préparatoires, cette combinaison-là avait tout de suite cliqué. Espérons qu'on pourra jouer ensemble demain [aujourd'hui].»

Le centre québécois croise les doigts; il était en colère de s'être blessé à l'épaule gauche dans le premier match de la série et de ne pouvoir vivre plus longtemps l'ambiance du Centre Bell.

«C'est un peu de ma faute, a reconnu Brassard à propos du contact avec Mike Weaver qui l'a blessé. Quand j'ai reçu la rondelle, j'ai regardé devant moi, car je voulais la remettre à Pouliot pour ouvrir le centre de la patinoire. D'habitude, les défenseurs reculent dans ces situations-là, mais cette fois-ci, il ne l'a pas fait.

«Une chance que ce n'était pas Douglas Murray!»

Brassard a hâte de connaître le verdict des médecins, ce midi, et de savoir s'il pourra renouer avec la compétition ce soir.

Vigneault a pu décoder Pouliot

Pouliot a eu un passage houleux avec le Canadien entre 2009 et 2011. Ensuite, ç'a été au tour de Claude Julien à Boston et de Guy Boucher à Tampa Bay de mordre la poussière en tentant d'exploiter son mystérieux talent.

Puis sont venus les Rangers, qui constituaient en quelque sorte une dernière chance.

Vigneault a visiblement trouvé les bons mots pour le motiver. L'ailier franco-ontarien vient de connaître sa meilleure saison dans la LNH avec une récolte de 36 points.

«Benoit est un jeune homme bien sensible, a confié l'entraîneur-chef. Ça m'a pris un petit peu de temps à apprendre à le gérer et à trouver la façon qui me permettrait, dans le cadre de la relation joueur-entraîneur, de soutirer le meilleur de lui avec la plus grande régularité.

«Ça nous a pris un bout de temps à nous comprendre, mais je suis bien content de coacher Benoit et j'espère le faire encore longtemps.»

Pouliot a raté l'entraînement d'hier afin de subir des traitements, mais on s'attend à ce qu'il soit à son poste ce soir.

La sauce secrète

Brassard (6e, 2006) et Pouliot (4e, 2005) ont tous deux été choisis tôt au repêchage. Ce n'est pas le cas de Mats Zuccarello, un Norvégien embauché à titre de joueur autonome.

Pourtant, cet explosif attaquant est devenu la sauce secrète dans le livre de recettes des Rangers!

Zuccarello mesure à peine 5'7, son chemin vers la LNH a été long et ardu, et l'ex-entraîneur John Tortorella envisageait difficilement de lui confier un poste régulier avec les Rangers. Il a fallu à l'attaquant de 26 ans un séjour dans la KHL pour le convaincre que sa véritable place, c'était dans la Ligue nationale. Et qu'il devait prendre tous les moyens pour y arriver.

«C'est un joueur extrêmement talentueux depuis qu'il est tout petit, a indiqué le Suédois Carl Hagelin. Mais l'été dernier, il s'est appliqué à devenir plus rapide et plus puissant. Il est fort du bas du corps, ses cuisses et son bassin sont très solides. C'est difficile pour l'adversaire de le déstabiliser et de lui enlever la rondelle.»

Cette année a marqué la grande éclosion de Zuccarello, qui a terminé meilleur compteur de l'équipe, avec 59 points.

«Sa vision fait partie de l'élite, c'est sa qualité première», décrit Brassard, qui est manifestement un fan.

«Il est aussi bon sans la rondelle qu'avec. Et puis, il est compétitif tous les soirs. Je dirais que ces trois éléments-là font de lui l'un des meilleurs joueurs de la ligue.»

Alain Vigneault, qui l'emploie même en infériorité numérique, a parlé de Zuccarello comme d'un joueur très exigeant envers lui-même.

«Au début de la saison, il avait très peu d'occasions en attaque, a indiqué Vigneault. Il m'a confié à plusieurs reprises qu'il en perdait le sommeil. À un moment donné, je n'ai plus eu le choix et j'ai dû l'envoyer dans les gradins. Mais depuis qu'il est revenu, il n'a plus jamais regardé en arrière.

«J'ai fait la même chose avec Pouliot et les deux ont très bien répondu.»

Et en deuxième moitié de calendrier, surtout, c'est toute l'équipe qui en a profité.