Il y a quelques semaines à peine, Stephen Bartlett, l'agent de Thomas Vanek, a confié à La Presse que son client était ouvert à la possibilité de poursuivre sa carrière dans l'uniforme du Canadien. Il faut maintenant se demander si la direction montréalaise sera de son côté ouverte à un tel scénario.

Parce que Thomas Vanek ne ressemble plus du tout au joueur d'impact que le Canadien a obtenu à la date limite des transactions, le 5 mars.

Les chiffres sont bien connus, mais répétons-les quand même. En 13 matchs des séries, le joueur autrichien a récolté 8 points... mais aucun à ses 3 derniers matchs. Plus inquiétant encore, il n'a fait qu'un seul tir sur le gardien Henrik Lundqvist depuis le début de la finale de l'Association de l'Est contre les Rangers de New York.

Le troisième match de la série sera présenté ce soir à Manhattan. Avec un retard de 0-2, le Canadien aura assurément besoin d'un Vanek en meilleure forme pour remonter la côte.

«On a réussi à se rendre en finale de l'Est parce qu'on a pu compter sur la contribution de tout le monde», a répété hier l'entraîneur Michel Therrien. Sous-entendu: Vanek devra contribuer pas mal plus que ça.

À la recherche de la formule magique, Therrien a profité de l'entraînement d'hier à Brossard pour réunir Vanek et Daniel Brière, deux potes de jadis chez les Sabres de Buffalo. Vanek a patiné au sein de cette unité en alternance avec Michaël Bournival. Brandon Prust complétait ce quatrième trio.

Même si l'entraîneur montréalais répète toujours qu'il ne faut pas se fier aux combinaisons des entraînements, mettre Vanek avec les gars du quatrième trio serait assurément un message clair au joueur de 30 ans, qui ne s'est pas présenté pour répondre aux questions dans le vestiaire, hier matin à Brossard.

«Tout le monde passe par là, il n'y a pas grand-chose pour me surprendre là-dedans, a expliqué l'attaquant David Desharnais. C'est l'entraîneur qui prend les décisions et on doit les respecter. C'est comme ça en séries, quand on perd un match, deux matchs. Il y a des changements par la suite. Mais Thomas a quand même cinq buts depuis le début des séries. C'est pas si pire que ça.»

Max Pacioretty sait parfaitement comment se sent Vanek ces jours-ci. Lui aussi a vécu une période creuse, récemment, puisqu'il a dû se contenter d'un seul but lors des neuf premières rencontres éliminatoires de son club.

«C'est la pire chose, quand on s'attend à ce que tu marques des buts et que tu n'es pas en mesure de le faire, a admis l'attaquant au maillot 67. C'est encore pire en séries. On s'attend à ce que tu livres des résultats chaque soir, mais c'est impossible.»

Pacioretty estime que Vanek est capable de retrouver son aplomb pour les deux prochains matchs, qui seront présentés à New York.

«C'est un vétéran et ça fait longtemps qu'il joue dans cette ligue... Il a connu du succès, il va être capable de se fier à son instinct de marqueur. Je lui ai parlé, il n'est pas affecté par la situation.»

On pourrait aussi rappeler que Vanek a la réputation du joueur qui disparaît... pour ensuite réapparaître de spectaculaire façon. Ses critiques font d'ailleurs valoir qu'il en a fait une carrière. La série de deuxième tour contre les Bruins de Boston en est la preuve la plus récente: un seul point lors des quatre premiers matchs... puis quatre points lors des trois derniers!

«Il veut être une partie importante de cette équipe et il est une partie importante de cette équipe, a ajouté le capitaine Brian Gionta. Évidemment, quand on perd les deux premiers matchs, tout prend soudainement plus d'ampleur. Mais on a confiance en tous les gars qui sont dans ce vestiaire.»