Si on se base sur l'entraînement de mercredi à Brossard, Thomas Vanek pourrait être relégué au quatrième trio ou même exclu de la formation du Canadien en vue du troisième match de la série contre les Rangers de New York. Mais l'entraîneur Michel Therrien a vite apporté un bémol là-dessus.

«N'accordez pas trop d'importance aux trios, ça pourrait changer (jeudi), a prévenu Therrien. Je sais que vous aimez regarder les trios à l'entraînement et ces choses-là, mais n'extrapolez pas trop.»

Ce qu'on sait avec certitude, c'est que Vanek a alterné avec Michaël Bournival, aux côtés de Daniel Brière et Brandon Prust, pendant l'entraînement tenu au Complexe sportif Bell à Brossard, avant le départ de l'équipe en direction de New York.

En théorie, il s'agit là d'une rétrogradation au sein du quatrième trio pour l'attaquant autrichien. Mais si la chimie opère entre Brière et lui, comme elle l'avait fait au moment où les deux évoluaient chez les Sabres de Buffalo, il faudra donner à cette unité un autre numéro dans la hiérarchie offensive du club.

Vanek et Brière ont évolué ensemble pendant deux saisons à Buffalo, à partir de l'hiver 2005-06. Ils ont tous deux connu la meilleure saison de leur carrière à l'attaque en 2006-07. Le premier a alors récolté 84 points (43-41) et le deuxième, 95 points (32-63).

«Le passé est le passé, a toutefois prévenu Therrien à ce sujet. Je sais qu'ils avaient obtenu de bons résultats à l'époque, mais ça fait longtemps maintenant. Oui, ils ont affiché une belle chimie par le passé, mais n'interprétez pas trop.»

L'autre changement aux trios a plus de chances d'être retenu en vue du match de jeudi, toutefois, alors que Therrien a ramené Brian Gionta aux côtés de Tomas Plekanec. Ces deux-là ont souvent joué ensemble au cours des dernières saisons, avant d'être séparés récemment. Mercredi, ce duo était complété par Alex Galchenyuk.

«Le trio de Plekanec doit nous en donner plus, a déclaré Therrien. Je suis prêt, dans certains cas, à garder en place certaines combinaisons, tant et aussi longtemps que je vois que les occasions sont là, même si les résultats ne suivent pas. Mais si je vois qu'on ne provoque pas beaucoup de choses, à un certain moment il faut prendre une décision.

«En espérant qu'en faisant des changements, ça va provoquer des choses.»

Invité à commenter ces retrouvailles avec Plekanec, Gionta a préféré jouer la carte de l'ironie.

«Non, pas du tout, a-t-il lancé, pince-sans-rire, lorsqu'on lui a demandé s'il était content de retrouver le joueur de centre tchèque. J'en avais assez vu de lui, tellement que j'en avais marre. Mais on va faire ce que le coach veut...»

Plus sérieusement, Gionta s'est fait philosophe en déclarant que les changements de trios font partie du quotidien d'un hockeyeur professionnel.

«À chaque journée où tu te rends à l'aréna, tu ne sais pas ce qui t'attend, et ça pourrait être différent demain», a-t-il noté.

Vanek n'était pas disponible pour répondre aux questions après la séance, si bien qu'un peu tous et chacun ont été appelés à commenter la léthargie du no 20 du CH. Celui-ci a été blanchi lors des trois derniers matchs éliminatoires de l'équipe.

«(Vanek) a quand même cinq buts depuis le début des séries, ce n'est pas si pire», a fait remarquer David Desharnais.

«On a atteint la finale de l'Est en obtenant une contribution de tout le monde», a rappelé Therrien, en faisant écho aux propos qu'il avait tenus la veille en parlant de Vanek.

«Dans cette équipe, tout le monde a les succès du Canadien à coeur. (Vanek) veut être un élément important de cette équipe, et il l'est, a affirmé Gionta. Évidemment, quand tu perds les deux premiers matchs, certaines choses sont magnifiées. Nous avons confiance en tout le monde dans ce vestiaire, et nous sommes confiants que tout le monde va bien réagir.»

Pacioretty a lui aussi soutenu Vanek, d'autant plus que celui-ci a été le premier à l'encourager quand il a connu un passage à vide plus tôt dans les présentes séries.

«Marquer des buts est le travail le plus difficile au monde et dans les séries, c'est encore plus difficile, a souligné Pacioretty. C'est impossible de produire à tous les matchs, on l'a vu avec toutes sortes de joueurs à travers la ligue durant ces séries. Tout ce qu'on peut demander, quand un joueur ne réussit pas à contribuer à l'attaque, c'est qu'il contribue dans d'autres facettes du jeu.»

Pacioretty a d'ailleurs réalisé, ces derniers temps, que la façon d'évaluer la qualité du jeu d'un joueur est souvent très différente à l'extérieur de l'équipe qu'elle ne l'est à l'interne. Il l'a constaté pendant une de ses «léthargies» à lui.

«Pendant une de mes meilleures séquences en carrière, c'est à ce moment-là qu'on me critiquait le plus en public, a noté l'attaquant du CH. Les gens regardaient la colonne des buts et c'est comme ça qu'ils évaluaient mon jeu, mais les entraîneurs voyaient les choses d'un autre oeil. C'en était quasiment risible. La seule chose qui me préoccupe dans ces cas-là, c'est ce que mes coéquipiers et les entraîneurs pensent de moi.»