En remportant son groupe au Championnat du monde de hockey, le Canada a battu les gardiens Jan Laco, Jakub Kovar, Patrick Galbraith, Daniel Bellissimo, Anders Nilsson et Steffen Soberg.

Aucun de ceux-là n'est aussi talentueux que le Finlandais Pekka Rinne, qui représente le plus grand défi qu'aura à relever le Canada dans son quart de finale de jeudi. Tandis que la jeune équipe finlandaise a éprouvé toute sorte d'ennuis en écopant de plusieurs pénalités, en commettant plusieurs revirements et en ayant peu de profondeur à l'attaque, Rinne a été solide comme le roc. Il a conservé une moyenne de 1,65 but alloué, un taux d'efficacité de ,929 et obtenu deux jeux blancs.

«Pekka est notre joueur le plus important, absolument, a noté l'entraîneur-chef Erkka Westerlund. Nous avons bâti tout notre système de façon à ce que le gardien soit notre principale force et ensuite, on tente de bâtir une défense forte devant lui. C'est comme ça que ça fonctionne. C'est comme ça que le hockey fonctionne.»

Westerlund a ajouté qu'il n'était pas encore entièrement satisfait du jeu défensif de son équipe, mais qu'il s'attend à ce qu'il s'améliore. Même si cela ne devait pas arriver, la Finlande a une bonne chance face au Canada seulement en raison de la présence de Rinne devant le filet.

Heureusement pour les Finlandais, Rinne n'éprouve aucun ennui de santé après avoir raté quatre mois en raison d'une infection à la hanche cette saison. Naturellement, ça lui a pris un certain temps à retrouver la forme.

«C'est toujours en cours. Je crois même qu'en venant à Minsk, je souhaitais pouvoir améliorer ma condition physique, qui n'était pas encore à 100 %, a dit le gardien des Predators de Nashville. Mais maintenant, c'est fait et j'en suis très heureux. Je trouve même que mon jeu s'est amélioré et je suis plus confortable.»

Rinne joue avec une confiance qui déborde sur ses coéquipiers, dont seulement six ont pris part aux Jeux de Sotchi, où la Finlande a remporté le bronze. Tuukka Rask et Kari Lehtonen étaient alors les gardiens, mais comme le fait remarquer l'ex-patineur des Maple Leafs de Toronto Leo Komarov, on peut toujours compter sur la Finlande pour produire de bons gardiens.

Malgré tout, ce ne sont pas les JO.

«C'est une formation différente, un tournoi différent, a dit Komarov, qui souhaite retourner à la LNH. C'est une nouvelle vie.»

Mais le même vieux Rinne, toujours fiable.

Le défenseur canadien Ryan Ellis le sait trop bien après avoir passé les quelque trois dernières saisons avec les Preds. Contrairement à plusieurs gardiens, Rinne a la même routine à l'entraînement que pendant un match.

«Chaque jour, à chaque entraînement, on dirait que c'est une partie. Il tente tellement de tout arrêter. Je ne crois pas avoir marqué contre lui dans les 10 ou 15 premiers entraînements auxquels j'ai participé. À chaque fois que j'ai pu le déjouer par la suite, j'en étais très heureux.»

En plus de se soucier des façons de le déjouer, Ellis croit que le Canada devra se soucier de la façon dont il manie la rondelle autour de son filet.

«Il est très actif et nous devrons nous assurer de garder la rondelle loin de lui quand nous l'enverrons dans leur zone. Il aime sortir pour jouer la rondelle. Il faudra l'envoyer dans la baie vitrée et s'assurer qu'elle soit hors de portée.»

Mais la stratégie de base face à Rinne ne sera pas différente que celle utilisée contre tout autre excellent gardien.

«Nous devrons tenter de lui obstruer la vue, a expliqué Ellis. C'est difficile pour les gardiens quand ils ont la vue obstruée et comme nous avons de gros patineurs, souhaitons que nous puissions le faire.»

Le vainqueur du match entre le Canada et la Finlande passera en demi-finales, où il sera opposé au gagnant du duel entre les États-Unis et la République tchèque, samedi. Selon Westerlund, la Finlande ne ressent aucune pression, puisqu'elle est la négligée.

C'est vrai, mais Rinne exude la confiance.

«Je me sens bien et j'apprécie jouer au hockey. Je pense que c'est le plus important: quand vous éprouvez du plaisir à jouer et laissez aller les choses. Ne pas penser à rien, juste jouer. C'est ce que je fais actuellement.»